∞-catégorie stable

En théorie des catégories, une branche des mathématiques, la notion d'∞-catégorie stable est une axiomatisation des propriétés essentielles de la catégorie des spectres (apparaissant en théorie de l'homotopie stable). Les ∞-catégories stables sont également les analogues en théorie des catégories supérieures des catégories abéliennes.

Définition formelle

Une ∞-catégorie stable est une ∞-catégorie vérifiant les conditions suivantes[1] :

  • (i) Elle admet un objet nul.
  • (ii) Chaque morphisme admet une fibre et une cofibre.
  • (iii) Un triangle est une suite-fibre si et seulement s'il s'agit d'une suite-cofibre.

Une ∞-catégorie stable admet toutes les limites et colimites finies[2]. De plus, la catégorie homotopique d'une ∞-catégorie stable est triangulée[3].

Exemples : l'∞-catégorie dérivée d'une catégorie abélienne et l'∞-catégorie des spectres Sp sont toutes deux stables.

Stabilisation

Pour toute ∞-catégorie pointée C avec toutes les limites finies, il existe une ∞-catégorie stable Sp(C) munie d'un foncteur exact à gauche (i.e. préservant les limites finies) vers C, universelle avec propriété. Cette ∞-catégorie est donc unique (au sens de la théorie des ∞-catégories) et est appelée la stabilisation de C. Elle peut être décrite plus explicitement comme l'∞-catégorie des objets en spectres de C. En particulier, l'∞-catégorie des spectres Sp est la stabilisation de l'∞-catégorie S f i n {\displaystyle {\mathcal {S}}^{\mathrm {fin} }} des types d'homotopie (ou ∞-groupoïdes) finis.

t-structures et groupes d'homotopie

Par définition, la donnée d'une t-structure sur une ∞-catégorie stable est celle d'une t-structure sur sa catégorie homotopique. Une telle donnée permet de définir les groupes d'homotopie de tout objet.

De plus, si C est une ∞-catégorie stable munie d'une t-structure, chaque objet filtré X ( i ) , i Z {\displaystyle X(i),i\in \mathbb {Z} } , de C induit une suite spectrale E r p , q {\displaystyle E_{r}^{p,q}} , qui, sous certaines conditions, converge vers π p + q colim X ( i ) . {\displaystyle \pi _{p+q}\operatorname {colim} X(i).} [4] Par la correspondance Dold-Kan, cela généralise la construction de la suite spectrale associée à un complexe de chaînes filtré de groupes abéliens.

Notes

  1. Lurie, Definition 1.1.1.9.
  2. Lurie, Proposition 1.1.3.4.
  3. Lurie, Theorem 1.1.2.14.
  4. Lurie, Construction 1.2.2.6.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

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