Affaire des viols de Mazan

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Affaire des viols de Mazan
Titre Affaire des viols de Mazan
Chefs d'accusation Viols commis en réunion
Viols avec plusieurs circonstances aggravantes, Agression sexuelle commise en réunion
Détention de l'image d'un mineur présentant un caractère pornographique
Tentatives de viol avec plusieurs circonstances aggravantes
Diffusion de l'enregistrement d'images relatives à la commission d'une atteinte volontaire à l'intégrité de la personne
Atteintes à l'intimité de la vie privée par fixation, enregistrement ou transmission de l'image d'une personne présentant un caractère sexuel
Auteurs 51 accusés, dont Dominique Pélicot
Pays Drapeau de la France France
Ville Mazan (Vaucluse)
Communes d'Île-de-France, dont Saint-Rémy-lès-Chevreuse (Yvelines)
Commune de l'île de Ré (Charente-Maritime)
Lieu Domicile conjugal
Domicile de Caroline Darian
Lieu de villégiature
Date du
au
Nombre de victimes 1 (Gisèle Pélicot)
Jugement
Statut En cours
Tribunal Cour criminelle départementale du Vaucluse à Avignon
Date du jugement prévu le

Carte

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L'affaire des viols de Mazan, également connue comme l'affaire Mazan ou l'affaire Dominique Pélicot, est une affaire judiciaire française, dans laquelle 49 hommes sont accusés d'avoir violé la même femme, Gisèle Pélicot, droguée à son insu par son mari, Dominique Pélicot, également mis en cause. Deux autres hommes sont respectivement accusés de l'avoir agressée sexuellement et tenté de la violer dans les mêmes circonstances. Les faits se sont déroulés du au , principalement sur la commune de Mazan (Vaucluse) à partir de , mais aussi en région parisienne et sur l'île de Ré[1],[2]. Le procès débute le à Avignon et doit durer jusqu'à mi-décembre.

Le procès suscite un fort impact dans la société, en France et à l'international, et sa médiatisation interroge sur les violences envers les femmes, leur caractère systémique et la culture du viol.

Contexte et faits reprochés

Le , vers 15 h 30, Dominique Pélicot, alors âgé de 67 ans[3], est surpris par un vigile du supermarché Leclerc de Carpentras, via la vidéosurveillance, à filmer sous les jupes de plusieurs clientes à leur insu. Le vigile le confronte lorsqu'il en est à une quatrième victime[4]. La police est appelée de suite donc D. Pélicot est arrêté et menotté[5],[6],[3],[7]. Le lendemain matin, le parquet de Carpentras décide de lever sa garde à vue, mais l'enquête préliminaire se poursuit avec une expertise psychiatrique et l'inspection du matériel informatique saisi à son domicile[8],[6]. Cette dernière met au jour des échanges sur le site de rencontres coco.gg[9] (fermé en ), au cours desquels Dominique Pélicot invite des inconnus à violer sa femme, inconsciente sous l'effet de fortes doses d'un puissant anxiolytique, le Temesta (lorazépam), qu'il lui administre, ainsi qu'à regarder les vidéos de ces viols[7],[10]. Après cette découverte, il est de nouveau placé en garde à vue, le , et passe aux aveux[11],[12]. Au même moment, dans une autre pièce du commissariat de Carpentras, un officier de police judiciaire explique la situation à sa femme, qui prend connaissance des faits pour la première fois[12]. Le , Dominique Pélicot est placé en détention provisoire à l'issue de sa garde à vue[11].

Sur l'ordinateur saisi, les enquêteurs découvrent un dossier intitulé « ABUS » dans lequel se trouvent des centaines de vidéos aux titres explicites[13], et déterminent ainsi que les faits se sont déroulés de à , dénombrant 92 viols sur la victime, qui ont eu lieu à Mazan dans la chambre du couple[7]. Cette dernière, mariée à Dominique Pélicot depuis une cinquantaine d'années[14], n'a aucun souvenir des faits à cause de la soumission chimique[3] et découvre ce dont elle a été victime au moment de l'enquête[7].

Les policiers découvrent que la fille du couple apparaît également inconsciente et en sous-vêtements sur certaines images[7]. Dominique Pélicot a aussi filmé à leur insu ses belles-filles et a diffusé les vidéos sur le même site[7],[15].

En , Caroline Darian, la fille de l'accusé et de la victime, publie le livre Et j'ai cessé de t'appeler Papa aux éditions Jean-Claude Lattès[16].

Profil de la victime

Nommée sous le pseudonyme de Françoise P. par la presse, avant d'apparaître à visage découvert sous son vrai nom lors du procès, Gisèle Pélicot[17] est une femme septuagénaire, mariée à Dominique Pélicot. Elle s'est plainte durant de longues années de douleurs gynécologiques, d'absences et de fatigue[7]. La découverte a posteriori des abus commis sur elle alors qu'elle était inconsciente a causé un traumatisme psychique grave, selon un psychiatre l'ayant examinée[7]. Dès la connaissance des faits, elle demande le divorce et déménage[3].

Profils des accusés

Entre 2011 et 2020, 92 faits de viol sont commis sur la même victime[18]. Les policiers dénombrent 83 violeurs potentiels, parmi lesquels 54 sont identifiés (les 51 du procès, un 52ème décédé entretemps et deux autres hommes relâchés faute de preuve). Le mari de la victime fait partie des violeurs[7]. Tous ont été arrêtés lors d'une dizaine de vagues d'interpellations puis incarcérés[7],[14]. Il s'agit d'hommes « ordinaires »[7],[14], ayant entre 26 et 73 ans, venant tous de la même région que le couple[7]. Ces accusés sont sans pathologies psychiques, mais nourrissent un sentiment de « toute-puissance » sur les corps féminins[19]. Certains sont retraités, d'autres exercent des professions et des fonctions diverses, pour certaines d'utilité publique : pompier, militaire, gardien de prison, conseiller municipal[7]. Plusieurs d'entre eux ont déjà été condamnés pour des faits de violence conjugale ou de viols. D'importantes quantités d'images pédopornographiques sont retrouvées lors de l'enquête[7].

Profil de Dominique Pélicot

Dominique Pélicot est né le à Quincy-sous-Sénart, en Seine-et-Oise. À la fin des années 1950, sa famille déménage dans l'Indre, où son père Denis est embauché comme contremaître du domaine d'Oublaise, centre de réadaptation pour vétérans de l'armée créé par le commandant Jean-François Perrette (1898-1999), au sortir de la Seconde Guerre mondiale, à Luçay-le-Mâle[20]. Dominique Pélicot décrit son père comme quelqu'un de « dur, sévère, autoritaire » et « pas aimant »[21]. Il est témoin des violences qu'il exerce sur sa mère, Juliette[22]. Avant de vivre avec Denis, cette dernière a eu deux enfants avec son frère, André[21]. Les cousins germains de Dominique Pélicot sont donc également ses demi-frères. Son frère, de quatre ans son aîné[20], est le « préféré » du paternel, en raison, notamment, de sa réussite scolaire[21]. Entré au collège d'Écueillé vers 1963 (reconverti depuis en école primaire)[20], Dominique Pélicot abandonne quant à lui l'école en 5e et intègre très tôt le monde du travail et des chantiers[23]. En 1968, sa famille quitte le domaine d'Oublaise pour s'installer à Châtillon-sur-Indre[20], où elle accueille l'année suivante une enfant de la DDASS prénommée Nicole. Dominique Pélicot soupçonne son père d'abuser d'elle[21]. À l'âge de 17 ans, il décroche un CAP d'électricien[23]. En 1971, sa famille quitte l'appartement qu'elle occupe dans le centre de Châtillon, pour s'installer dans une longère deux kilomètres plus loin[20]. Cette même année, Dominique Pélicot rencontre Gisèle dans une entreprise d'Azay-le-Ferron. Pour lui, c'est le « coup de foudre ». Il l'épouse deux ans plus tard, en avril 1973, dans ce même village. Le couple a trois enfants : David, né en 1973, Caroline, née en 1978, et Florian, né en 1986[1],[24]. Cette même année, Dominique Pélicot est « profondément marqué » par la mort de sa mère, « une femme malheureuse qui se battait pour ses enfants » et dont il « était très proche »[21]. À la fin des années 1980, il découvre l'infidélité de sa femme[24]. Lorsque cette dernière lui avoue sa relation extraconjugale, c'est la seule fois où il se montre « violent » à son égard, d'après elle[25]. Par la suite, lui-même la quitte quelques mois pour une autre femme, avant de revenir au domicile conjugal[24].

Victime de viols à 9 ans

Dominique Pélicot se présente comme une victime de viols multiples, commis par un infirmier dans une clinique de Châteauroux en 1961[21]. Un épisode que certains de ses proches minimisent[22], à commencer par son frère : « il n'a passé qu'une seule nuit à la clinique et, en revenant, il a seulement parlé d'attouchements ». « Ma mère, qui connaissait bien l'établissement, s'est renseignée et il n'y avait que des infirmières cette nuit-là », assure-t-il en dénonçant une histoire « inventée pour se victimiser »[26]. L'avocate de Dominique Pélicot, Béatrice Zavarro, remet en cause les prétentions de son frère à juger de l'authenticité de cette histoire, affirmant que son client « dit n’en avoir jamais parlé à ses parents »[21]. La psychologue Annabelle Montagne, experte près la cour d'appel de Nîmes, explique que le viol dont Dominique Pélicot se dit victime pourrait avoir formé « un clivage dans sa psyché »[27]. Elle parle d'« expérience d'objectalisation », qui à « l'âge prépubère [....] a pu contribuer à infléchir son positionnement relationnel dans la sphère intime et relationnelle »[28].

Témoin d'un viol collectif à 13 ans

En 1966, alors qu'il est apprenti sur un chantier, il assiste, contre son gré, au viol collectif d'une femme, « un souvenir qui le hante »[21].

Affaires judiciaires antérieures

Viol et meurtre de Sophie Narme en 1991

Dominique Pélicot est également mis en examen le , pour le viol précédé ou suivi du meurtre non élucidé de Sophie Narme, âgée de 23 ans en à Paris[29], stagiaire dans une agence immobilière, qui présente plusieurs éléments de similarité avec l'agression d'Estella B[7],[15]. Il nie être l'auteur des faits. L'ADN n'a pu être comparé[7].

Tentative de viol en 1999

Son ADN, prélevé suite aux agressions sexuelles en 2010, correspond à l'ADN retrouvé sous la chaussure d'Estella B., une jeune agente immobilière de 19 ans, victime d'une agression le à Villeparisis[7]. Dominique Pélicot, qui dans un premier temps nie les faits, finit par les reconnaître puisque le même ADN est sur d’autres femmes. Il est mis en examen pour l’agression d’Estella[30].

Agressions sexuelles en 2010

L'enquête révèle également que Dominique Pélicot a déjà été arrêté en 2010 pour avoir filmé l’entrejambe de femmes à leurs insu, dans un supermarché de Seine-et-Marne[7]. À cette occasion, un prélèvement ADN est réalisé et fait le lien avec l'affaire de 1999[7].

Profils des autres accusés

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Principal accusé
  • Dominique Pélicot, mari de la victime au moment des faits[31], 71 ans.
Accusés de viols[2]
  • Jean-Luc L., 46 ans, menuisier dans une miroiterie ;
  • Patrick A., 60 ans, sans emploi ;
  • Patrice N., 55 ans, électricien ;
  • Christian L., 55 ans, sapeur-pompier au centre de secours de Valréas[32], participait aux viols avec son uniforme. L'examen de ses ordinateurs révèle 728 images pédopornographiques et même une négociation sur Skype avec une habitante de Metz pour qu'elle l'autorise à violer sa fille sédatée de 15 ans ;
  • Philippe L., 62 ans, jardinier ;
  • Cyril B., 46 ans, chauffeur routier ;
  • Lionel R., 44 ans, vendeur, alcoolique ;
  • Jacques C., 72 ans, retraité ;
  • Cyprien C., 43 ans, chauffeur routier ;
  • Thierry P., 54 ans, sans emploi ;
  • Joan K. 26 ans, militaire au 511e régiment du train, a violé Gisèle Pelicot le jour de la naissance de sa fille ;
  • Simone M. 43 ans, ancien chasseur alpin, intérimaire dans le BTP ;
  • Nizar H. 40 ans, sans emploi, condamné à 8 reprises, notamment pour des violences conjugales sur deux ex-compagnes ;
  • Jean T., 52 ans, employé ;
  • Cédric G., 50 ans, informaticien, projetait de droguer sa propre compagne pour la livrer à Dominique Pélicot ;
  • Saifeddine G., 36 ans, chauffeur routier ;
  • Paul G., 31 ans, salarié dans l'agroalimentaire ;
  • Thierry P. 61 ans, frigoriste ;
  • Mahdi L. 36 ans, employé de transport ;
  • Jean-Marc L., 74 ans, retraité ;
  • Charly A, 30 ans, cariste intérimaire[33] ;
  • Vincent C., 42 ans, menuisier, déjà condamné pour infractions routières sous influence et violences conjugales envers son ex-compagne ;
  • Husamettin D., 43 ans, ouvrier, condamné deux fois pour infraction à la législation sur les stupéfiants ;
  • Nicolas F., 42 ans, correspondant local de presse d'un quotidien régional[7],[33]. L'examen de son ordinateur révèle 4 284 images et 262 vidéos pédopornographiques ;
  • Didier S., 68 ans, retraité ;
  • Karim S., 40 ans, informaticien, a avoué avoir pénétré son ancienne compagne pendant son sommeil et est poursuivi pour détention d'images pédopornographiques ;
  • Dominique D., 45 ans, enfant de la DDASS, ancien militaire, chauffeur routier, condamné une fois pour conduite en état d'ivresse, a abusé de Gisèle Pélicot à 6 reprises en compagnie de Dominique Pélicot entre 2016 et 2020 ;
  • Redouane A. 40 ans, sans emploi, condamné à 19 reprises, dont une pour violence conjugale ;
  • Cendric V. 43 ans, manager en restauration, condamné à 6 reprises, dont 5 pour conduite sous l'emprise de l'alcool ;
  • Andy R. 37 ans, sans emploi, alcoolique, condamné à 2 reprises pour des violences conjugales sur son ex-compagne ;
  • Quentin H., 34 ans, surveillant pénitentiaire à la prison du Pontet, psychopathe ;
  • Abdelali D., 47 ans, sous curatelle ;
  • Florian R., 32 ans, chauffeur livreur, condamné à 9 reprises pour divers délits (routiers, vol, recel, stupéfiants...), a eu des relations sexuelles avec une mineure de 14 ans en 2020 ;
  • Redouan El F., 55 ans, infirmier ;
  • Grégory S., 31 ans, plaquiste ;
  • Fabien S. 39 ans, sans emploi, 17 mentions sur son casier judiciaire, dont une pour agression sexuelle sur mineur de 15 ans ;
  • Jean-Pierre M., 63 ans, chauffeur, père de 6 enfants, que Dominique Pélicot aurait « formé »[34] à agresser sa femme de la même manière[35],[34] ;
  • Mathieu D., 36 ans, employé dans un magasin, pompier volontaire ;
  • Omar D., 36 ans, agent d'entretien ;
  • Boris M., 37 ans, agent d'exploitation, condamné à 2 reprises ;
  • Romain V. 63 ans, séropositif depuis 2004, a violé Gisèle Pélicot sans préservatif à 6 reprises entre et  ;
  • Cyrille D. 54 ans, employé dans le BTP, auteur d'un des films où Dominique abuse de Gisèle Pélicot ;
  • Adrien L., 34 ans, chef de chantier, condamné à dix-huit ans de prison pour viols et violences sur ses anciennes compagnes[7],[35]. Son casier porte également trace d'une condamnation pour des faits de menaces réitérées de délit ;
  • Mohamed R., 70 ans, retraité, condamné en 2017 par la cour d'assises de la Gironde pour avoir violé sa propre fille alors qu'elle n'avait pas 15 ans ;
  • Ludovick B., 39 ans, magasinier ;
  • Jérôme V., 46 ans, employé de magasin, pompier volontaire jusqu'en 2016, suivi un temps pour addiction au sexe, a violé Gisèle Pélicot à 6 reprises entre et  ;
  • Ahmed T., 54 ans, plombier, a violé Gisèle Pelicot, dans la nuit du au , alors qu'elle avait les poignets et les chevilles attachés ;
  • Hassan O., 30 ans, sans emploi, condamné à 13 reprises pour des affaires de vols, de stups et de violences. En fuite, il est le seul des accusés à être jugé en son absence.
Accusés d'autres infractions[2]
  • Joseph C. 69 ans, retraité ;
  • Hugues M. 39 ans, carreleur, suspecté de soumission chimique par son ex-compagne.

Cas de divulgation complète

Mode opératoire

Des discussions ont lieu sur le forum Coco.gg entre le mari et les suspects pour leur donner des premières consignes. Les somnifères sont évoqués, afin que son épouse soit inconsciente pour qu'ils puissent abuser d'elle. Ensuite d'autres consignes plus précises s'ajoutent : se garer à distance pour ne pas éveiller les soupçons des voisins, ne pas avoir mis de parfum ni avoir fumé de cigarette pour ne pas laisser de trace olfactive. À leur arrivée, ils doivent se déshabiller dans la cuisine, se laver les mains et chuchoter pour ne pas faire de bruit[36],[35].

Procès

Avant le procès

Le parquet d'Avignon requiert le renvoi devant la cour criminelle du Vaucluse pour viol avec circonstances aggravantes[7]. Le couple est officiellement divorcé depuis le , soit une dizaine de jours avant l'ouverture du procès, ce que l'avocat de Gisèle Pélicot estime être une « portée symbolique » avant le début du procès[37].

Pendant le procès

Le procès s'ouvre le et doit s'étendre jusqu'au de la même année[38]. À l'ouverture du procès, l'avocat général demande le huis clos, mais la victime s'y oppose[39] et la cour criminelle opte finalement après délibération pour la publicité des débats[17]. Le , les avocats de plusieurs accusés annoncent porter plaintes pour menaces sur leurs clients suite à la « diffusion d'informations personnelles suivie de menaces » portant préjudice aux proches et enfants des accusés[40].

Couverture journalistique

En France

Le procès est très relayé dans la presse régionale et nationale. De nombreux articles décrivent ces comportements comme des résultantes d'une culture du viol et des violences faites aux femmes, de manière systémique, qui s'appuient sur une conception patriarcale et mysogine très répandue, et interrogent la notion de consentement dans la définition juridique du viol[41],[42],[43],[44]. Des manifestations sont organisées le en soutien à Gisèle Pelicot et aux victimes de viols[45],[46]'[47].

À l'échelle internationale

De nombreux médias étrangers assistent au procès[48], qui est couvert entre autres par la BBC, plusieurs tabloïds anglais, The New York Times, le Washington Post, El País et Der Spiegel[48], ou encore The Guardian[49], Hindustan Times[50], El Mundo[51], parmi les 36 médias accrédités[52]. Tous rendent hommage au courage de la victime qui a demandé la publicité des débats « pour que la honte change de camp » selon la formule reprise par son avocat. Ils s'accordent sur la nécessité qu'il y a, à ne pas qualifier de « monstres » les violeurs présumés, afin de ne pas, comme l'indique l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, participer à leur « mécanisme de défense » alors qu'« il serait bien plus inquiétant de devoir admettre que les violeurs sont tous ancrés dans un tissu social continu de misogynie banalisée »[48]. Courrier international résume ces analyses de la presse internationale, qui évoque plusieurs éléments : « Lâcheté, cruauté, fraternité [...] solidarité patriarcale [...] brutalité misogyne [et] masculinité ordinaire »[53].

Références

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  5. J.S., « Carpentras : le sexagénaire filmait sous les jupes des femmes », La Provence Grand Vaucluse, no 8492,‎ , p. 4 (lire en ligne)
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  8. « Expertise psychiatrique attendue de l’homme qui filmait sous les jupes des femmes », La Provence Grand Vaucluse, no 8493,‎ , p. 4 (lire en ligne)
  9. « ”J’étais sa chose” : comment un retraité a invité plus de 80 personnes à violer sa femme sous sédatifs pendant dix ans », La Libre,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. « Trois nouvelles arrestations dans l’enquête sur les viols de Mazan », 20 Minutes,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. a et b J.-X.P., « Un homme aurait drogué sa femme pour la violer et la filmer », Vaucluse Matin,‎ , p. 4 (lire en ligne)
  12. a et b François Barrère, « Droguée par son mari, Marie a été violée par plus de cinquante hommes », Midi Libre, no 27706,‎ , p. 17 (lire en ligne)
  13. Louise Colcombet, « « Ce sont des gamins, des vieux, c’est tout le monde » : 51 hommes accusés d’avoir abusé d’une femme droguée par son mari », Le Parisien,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. a b et c « Vaucluse: 49 hommes interpellés, soupçonnés d'avoir violé une sexagénaire, droguée par son mari », RMC,‎ (lire en ligne, consulté le )
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  48. a b et c Nelly Didelot, « Procès des viols de Mazan : la presse internationale se bouscule à l’audience », Libération,‎ (lire en ligne, consulté le )
  49. (en-GB) Angelique Chrisafis, « Woman tells trial of husband who invited men to rape her: ‘I was sacrificed on altar of vice’ », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  50. (en) Trisha Sengupta, « Husband who ‘drugged wife’ allegedly invited HIV+ man to rape her over 6 times : ‘He showed no pity, no pity at all », Hindustan Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  51. (es) Raquel Villaécija, « Gisèle Pélicot, drogada por su marido para ser violada por otros hombres: "Me trataron como una muñeca, una bolsa de basura" », El Mundo,‎ (lire en ligne, consulté le )
  52. Catherine Fournier, Juliette Campion, « Affaire des viols de Mazan : comment l'attitude de Gisèle Pélicot a déjà donné au procès une dimension historique et internationale », sur Franceinfo, (consulté le )
  53. « “Lâcheté, cruauté, fraternité” : le procès des viols de Mazan est celui de la “solidarité patriarcale” », Courrier international,‎ (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

Audiographie

  • « Affaire Mazan : contre la soumission chimique », sur France Culture, (consulté le )

Bibliographie

Ouvrages

  • Caroline Darian, Et j'ai cessé de t'appeler Papa : Quand la soumission chimique frappe une famille, Éditions Jean-Claude Lattès, , 192 p. (ISBN 9782709669122, présentation en ligne).

Articles

  • Camille Froidevaux-Metterie, « Procès des viols de Mazan : le calvaire de Gisèle Pélicot ou la violence patriarcale ordinaire », Le Soir,‎ (lire en ligne)

Articles connexes

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