Assassinat ciblé de Mohammed Deïf

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Assassinat ciblé de Mohammed Deïf
Image illustrative de l’article Assassinat ciblé de Mohammed Deïf
Al-Mawasi dans la Bande de Gaza

Localisation Al-Mawasi, bande de Gaza (Drapeau de la Palestine Palestine)
Cible Mohammed Deïf
Coordonnées 31° 20′ 57″ nord, 34° 15′ 22″ est
Date 13 juillet 2024
Morts Plus de 90
Blessés Plus de 300
Auteurs Drapeau de l'armée de l'air israélienne Force aérienne

Carte

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L'attaque israélienne à Al-Mawasi est une frappe aérienne menée par l'armée de l'air israélienne le 13 juillet 2024, visant à éliminer le haut responsable du Hamas Mohammed Deïf et le commandant de la brigade de Khan Younès Rafah Salameh. L'attaque a été menée dans une zone opérationnelle clôturée du Hamas, à Al-Mawasi, dans la périphérie ouest de Khan Younès, dans la bande de Gaza.

Déclenchement de la guerre

Le matin du 7 octobre 2023, les organisations Hamas et Jihad islamique ont lancé une attaque surprise contre Israël. Des massacres (1 150 personnes, dont 779 civils ont été tuées) et des viols ont été commis. De plus, ont été enlevées vers la bande de Gaza environ 251 personnes, parmi lesquelles des femmes, des personnes âgées et des bébés.

L'attaque du 7 octobre a été la cause du déclenchement de l'opération Épées de fer, dans le cadre de laquelle de nombreux civils de la bande de Gaza ont reçu l'ordre d'évacuer vers des zones humanitaires sûres. En décembre 2023, Tsahal a déclaré une zone humanitaire sûre à Al-Mawasi et a étendu la « zone sûre » à des parties de Khan Younès. Les zones qui ne faisaient pas partie de la zone humanitaire d'Al-Mawasi et où se trouvaient des terroristes ont été bombardées[1].

Mohammed Deïf : ennemi numéro 1 d'Israel

Mohammed Deïf a rejoint les Frères Musulmans depuis l'adolescence. Il est le chef des brigades Izz al-Din al-Qassam[2], branche armée du Hamas depuis 2002 et commanditaire des attaques du 7 octobre. Depuis 20 ans, il a agi dans toutes les opérations terroristes contre Israël ; notamment, il est l'inspirateur de la vagues des attentats suicide des années 2000-2005 qui visaient à faire dérailler le processus de paix[3].

Il a contribué à la croissance des capacités balistiques du mouvement armé et a conceptualisé le réseau de tunnels creusés sous la bande de Gaza[4],[5].

Son parcours et son influence, aux conséquences particulièrement meurtrières pour Israel, ont donc fait de Deif l'homme « le plus recherché » par l'armée israélienne depuis de nombreuses années.

La survie de Deif après sept tentatives d'assassinat israéliennes lui a valu le surnom de « le chat aux neuf vies ». Lors de la tentative de 2014, Israël a tué le frère de Deif, son neveu, sa nièce, sa femme, sa fille de 3 ans et son fils de 7 mois[6].

Frappes aériennes : cibles et déroulement

L'armée israélienne indique que l'attaque a eu lieu dans une zone clôturée de la région, utilisée par les militants du Hamas ; elle visait une installation où se trouvaient des hauts responsables du Hamas et une unité de purification d'eau dans la région, ainsi qu'une maison séparée située à une certaine distance. En particulier, étaient visés deux hauts cadres du Hamas : Mohammed Deïf (chef de la branche armée du Hamas) et Rafah Salameh (commandant de la brigade du Hamas à Khan Younès)[7].

Selon Al Jazeera, des avions de combat ont frappé le complexe d'Al-Mawasi avec cinq bombes et cinq missiles. L'attaque s'est déroulée en quatre phases : frappe sur la partie du bâtiment où les renseignements pensaient que Mohammed Deïf et Rafah Salameh se trouvaient ; puis lancement d'un missile qui a détruit l'ensemble du bâtiment ; puis création d'une ceinture de feu autour de la zone pour empêcher les forces de secours d'arriver et d'aider ; et enfin, lancement d'un missile perce-bunker qui a frappé un complexe souterrain, où Deif aurait pu tenter de s'échapper[8].

Désaccords sur le nombre et la nature des victimes

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a fait état de 90 morts « dont la moitié étaient des femmes et des enfants », et de 300 blessés — révisant à la hausse un premier bilan de 71 morts — dans la frappe de «l'occupation » (Israël), d'après un communiqué qui ne précise pas le nombre de combattants tués[9],[10].

Mais, l'AFP n'a pas pu vérifier ces chiffres de façon indépendante[11].

L'armée israélienne affirme quant à elle que la plupart des victimes étaient des combattants, y compris les gardes du corps de Deif et Salameh[7].

Rafah Salameh est décédé dans le cadre de cette attaque ; aucune certitude n'est en revanche avancée concernant Mohammed Deïf[12].

Polémiques sur la crédibilité des chiffres du Hamas dans un contexte de guérilla urbaine

De récentes analyses incitent à la prudence quant au décompte des victimes fournis par le Hamas : celles-ci montrent en effet une tendance récurrente à surestimer le nombre d'enfants et de femmes tués (en mai 2024, les Nations Unies ont revu les modalités de décompte des victimes, conduisant à une division par deux de l'estimation des femmes et d’enfants tués[13]) et à sous-estimer le nombre de combattants tués[14].

Par ailleurs, le décompte des victimes imputées aux attaques israéliennes fournis par le Ministère de la Santé du Hamas semble aussi inclure à la fois les morts naturelles et les victimes des tirs ratés en provenance des forces palestiniennes[15].

Enfin, de l'aveu même du Hamas, les statistiques s'appuient pour partie sur des sources non étayées. Aussi, le 6 avril dernier, un tiers des décès annoncés ne pouvaient être ni prouvés, ni documentés[16].

À cette polémique s'ajoute celle portant sur les attaques dites « non proportionnées » de l'armée israélienne. Nombre d'observateurs reprochent en effet à l'État hébreu de bombarder sans discrimination et de tuer massivement les civils palestiniens ; cette dernière attaque sur Al-Mawasi, zone supposée protégée, en serait une illustration de plus.

D'autres observateurs, au contraire, créditent Israël du droit à se défendre et mesurent la difficulté de mener une guerre à 3 dimensions (tunnels, sols, étages) contre des guerriers sans uniforme mêlés à la population et qui l'utiliseraient comme « boucliers humains »[17],[18].

Références

  1. Un pogrom au XXIème siècle - Israël 7 octobre 2023, Flammarion Le Point, (ISBN 978-2-0804-4916-0)
  2. « Who is the Hamas military chief Mohammed Deif | Reuters »
  3. (en) Sophie Tanno, Jeremy, « At least 90 Palestinians reported killed in Israeli strike targeting Hamas military chief », CNN,‎ (lire en ligne)
  4. « Hamas : Mohammed Deif, “fils de la mort” et ennemi n°1 d’Israel », Libération,
  5. « Mohammed Deif, l’ennemi n° 1 d’Israël », Le Point,
  6. (en) « Israel-Gaza War: Who Is Mohammed Deif? The 'Shadowy' Hamas Leader Behind Israel Attack » [archive du ], ABP News Bureau, (consulté le )
  7. a et b « Ce que l’on sait de l’attaque d’Israël visant Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas, qui a fait plus de 90 morts, selon le groupe islamiste », Le Monde,
  8. « Israeli attack on al-Mawasi kills at least 90 people: What we know so far »,
  9. (en) Gadzo, « Israel’s war on Gaza updates: Israeli strikes on al-Mawasi kill at least 90 », Al Jazeera (consulté le )
  10. « Hamas-run health ministry says 90 killed in Gaza strike targeting Mohammed Deif » [archive du ], www.bbc.com (consulté le )
  11. « Dans le camp d’al-mawasi à Gaza, une frappe israélienne puis un chaos “inconcevable” », Challenge,
  12. « Gaza : l’armée israélienne affirme avoir tué un important commandant du Hamas », Valeurs Actuelles,
  13. « Gaza : l’ONU prend ses distances avec les chiffres de victimes annoncés par le Hamas », sur #International via @LePoint,
  14. « Nombre de morts à Gaza : peut-on se fier aux chiffres du Hamas ? », La Croix,
  15. « CheckNews Victimes des bombardements sur Gaza : peut-on (encore) faire confiance aux chiffres du Hamas ? », Libération,
  16. « Morts à Gaza : le Hamas compte trouble », Franc-Tireur, numéro 127,
  17. John Spencer, « What the ICC Gets Wrong about Israel »
  18. « Hamas Leader Deif’s Deadly Hideout: Media Overlook the Strategic Civilian Shield », sur Honest reporting,

Voir aussi

Article connexe

  • Chronologie de la guerre entre Israël et le Hamas (2024)

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