Botaniatès

Nicéphore III Botaniatès, entouré de Jean Chrysostome et saint Michel. Miniature d'un manuscrit des homélies de Jean Chrysostome, BNF, Coislin 79, fo 2 vo.

Le nom de Botaniatès (en grec byzantin : Βοτανειάτης ; au pluriel Botaniatai) désigne une famille de l'aristocratie byzantine, qui a produit plusieurs généraux et un empereur, Nicéphore III Botaniatès aux XIe et XIIe siècles. Le nom est attesté dès le VIe siècle et réapparaît au IXe siècle et vient d'Asie Mineure. Jusqu'au XIe siècle, c'est une famille mineure et méconnue, jusqu'à l'émergence de son premier membre notoire, Théophylacte Botaniatès, qui est doux (duc) de Thessalonique. Sous Nicéphore III, la famille détient quelques années le pouvoir suprême, entre 1078 et 1081. Toutefois, il est renversé par Alexis Ier Comnène, qui n'élimine pas pour autant les Botaniatès, qui continuent d'obtenir des rangs importants sous l'ère Comnène, avant de décliner à la fin du XIIe siècle.

Histoire

La famille des Botaniatès est vraisemblablement originaire du village de Botane (Βοτάνη, signifiant « pâturage », près de Synnada), dans le thème des Anatoliques[1]. Le suffixe « -ate » signifie l'origine par rapport au village. Des sources d'époques ultérieures indiquent que la famille continue de maintenir des liens avec la région pendant plusieurs générations. C'est au VIe siècle que le patronyme est attesté pour la première fois, en lien justement avec Botane. Le sceau d'un André Botaniatès, daté du IXe siècle, confirme l'existence de cette famille, alors d'importance mineure. En effet, cette famille disparaît pendant plusieurs décennies[2].

Il faut ensuite attendre le règne de Basile II pour retrouver la trace de Botaniatès. Théophylacte Botaniatès est mentionné comme duc de Thessalonique en 1014. Il participe aux guerres contre le Premier Empire bulgare et meurt peu après la bataille de la passe de Kleidion. Son fils, Michel, sert également à Thessalonique contre les Bulgares. Parfois, Théophylacte est identifié à un Nicéphore, connu pareillement comme le père d'un Michel et grand-père du futur empereur Nicéphore III, si l'on suit la généaologie de Michel Attaleiatès. Celui-ci affirme que Nicéphore III est apparenté à la prestigieuse famille des Phocas. Cette assertion demeure très hypothétique et servirait peut-être à asseoir la légitimité impériale de Nicéphore. En parallèle, Michel Psellos affirme que les Botaniatès sont d'ascendance modeste et ne grimpent dans la hiérarchie que sous Michel VII Doukas[2]. Jusqu'au XIIe siècle, ils s'illustrent comme généraux et propriétaires terriens, liés aux Doukas et aux Comnènes[2].

Après le court règne de Nicéphore III, renversé par Alexis Ier Comnène en 1081, les Botaniatès continuent de figurer dans les cercles proches du pouvoir. Ils sont liés aux Comnènes et aux Synadénos, grâce notamment au mariage entre un petit-fils de Nicéphore III et une fille de Manuel Comnène, le frère d'Alexis, en 1085. Vers 1110-1112, cette alliance est renforcée quand un autre Nicéphore Botaniatès se voit conférer le titre de sébaste, après son mariage avec Eudocie, fille du sébastokrator Isaac Comnène. Différents membres de cette famille jouissent du titre de sébaste, indiquant leur proximité avec le pouvoir impérial. Ainsi, Manuel Botaniatès épouse Irène Synadénos et Georges Botaniatès épouse une Zoé Doukaina. Cependant, à la fin du XIIe siècle, un déclin s'amorce et, si le patronyme est attesté lors des deux siècles suivants, aucun membre n'est lié à une fonction d'importance.

Notes

  1. Belke et Mersisch 1990, p. 209.
  2. a b et c Kazhdan 1991, p. 314.

Sources

  • (de) Klaus Belke et Norbert Mersisch, Tabula Imperii Byzantini, Band 7: Phrygien und Pisidien, Vienne, Verlag der Österreichischen Akademie der Wissenschaften, (ISBN 978-3-7001-1698-1)
  • (en) Alexander Kazhdan (dir.), Oxford Dictionary of Byzantium, New York et Oxford, Oxford University Press, , 1re éd., 3 tom. (ISBN 978-0-19-504652-6 et 0-19-504652-8, LCCN 90023208)
  • (en) Nathan Leidholm, « Nikephoros III Botaneiates, the Phokades, and the Fabii: embellished genealogies and contested kinship in eleventh-century Byzantium », Byzantine and Modern Greek Studies, Cambridge University Press, vol. 42-2,‎ , p. 185-201
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