Clinique de déshomosexualisation

Clinique de déshomosexualisation est le nom donné à un ensemble de centres privés en Équateur, souvent associés à des groupes évangéliques, qui proposent des traitements pour « guérir » de l'homosexualité. Ces centres, qui sont illégaux[1] et se dissimulent souvent derrière la lutte contre l'alcoolisme et la dépendance à la drogue ou comme cure de désintoxication[2], ont été comptabilisés jusqu'au nombre de deux cents dans ce pays[3],[4],[5].

Ce type de centres a été dénoncé par le Comité d'Amérique latine et des Caraïbes pour la défense des droits humains (Cladem-Ecuador) en 2009, rappelant que l'état devait « prévenir, protéger et garantir qu'aucune personne d'orientation sexuelle différente ne soit internée dans des cliniques privées ou des centres de désintoxication pour être soumise aux prétendus traitements de réorientation sexuelle »[3]. Selon le Cladem, ces centres existaient depuis une dizaine d'années.

Les centres offrent aux parents la « guérison » de leurs enfants, de sorte que souvent les victimes sont séquestrées et forcées à entrer avec l'aide de leurs proches. La Fondation Équité et Genre reçoit quinze plaintes par an de personnes qui ont été internées contre leur volonté[4]. L'association Silueta X a lancé en 2013 une campagne pour fermer ces centres, après la multiplication de ces témoignages[6].

Les traitements dans ces cliniques peuvent coûter jusqu'à 1500 dollars par mois[3],[4]. Des témoignages de gays et de lesbiennes passés dans ces centres révèlent que dans certains cas, ces traitements recourent à la violence et à des formes de torture, comme « des filles lesbiennes qui sont violées, ou des gays et des travestis à qui on coupe les cheveux ou que l'on frappe »[3], la thérapie par aversion, la privation de nourriture ou de sommeil.

En 2011, le ministère de la santé publique de l'Équateur a annoncé la fermeture d'une trentaine de centres de ce type[7]. La nouvelle ministre de la santé depuis 2012, la militante lesbienne Carina Vance Mafla, a promis de poursuivre le plan de fermeture de l'année précédente[8]. Des descentes dans trois de ces cliniques ont permis de secourir une douzaine de femmes qui y étaient séquestrées[9].

Notes et références

  • (es) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé « Clínica de deshomosexualización » (voir la liste des auteurs).
  1. « Équateur. De faux hôpitaux pour "guérir" l’homosexualité », Courrier international, .
  2. « Le Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes examine le rapport de l'Équateur », Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, 19 février 2015.
  3. a b c et d (es) « El maltrato reina en centros de “deshomosexualismo” », El Telégrafo, 29 août 2011.
  4. a b et c (es) « Clínicas ilegales en Ecuador prometen “curar” la homosexualidad », Dos Manzanas, 27 novembre 2010.
  5. (es) « Ecuador clausura decenas de clínicas en las que se intentaba “curar” la homosexualidad », Dos Manzanas, 16 septembre 2011.
  6. (es) Tiempo de igualdad, Clinicas de Deshomosexualización o tortura LGBT en Ecuador, sur Youtube, 30 mai 2013.
  7. (es) « Ecuador clausura casi 30 clínicas ilegales que ofrecían cura a homosexualidad », La Hora nacional, 16 août 2011.
  8. (en) Michelle Garcia, « Ecuador: Lesbian Activist Appointed to Presidential Cabinet », The Advocate, 24 janvier 2012.
  9. (en) « Rights groups hail Ecuador's crackdown on lesbian 'torture clinics' », NBC News, 25 janvier 2012.
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