Idola Saint-Jean

Idola Saint-Jean
Idola Saint-Jean vers 1925.
Biographie
Naissance

Montréal
Décès
(à 65 ans)
Montréal
Sépulture
Nom de naissance
Marie Yvonne Rose Idola Saint-Jean
Nationalité
canadienneVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Journaliste, militante pour les droits des femmes, enseignante, suffragetteVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Distinctions
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Idola Saint-Jean, née le et morte le à Montréal, est une journaliste, une éducatrice et une féministe québécoise. Elle est une personnalité notoire de la lutte pour le droit de vote des femmes au Québec. Elle est également la première femme québécoise à se présenter lors d’une élection fédérale.

Biographie

Enfance et formation

Idola Saint-Jean est née le [1] à Montréal, probablement dans l'appartement familial situé sur la rue Saint-Denis. Ses parents, Edmond-Napoléon Saint-Jean, un avocat criminaliste, et Emma Guyon dite Lemoyne se marient le dans la paroisse Notre-Dame de Montréal[2].

Idola Saint-Jean est issue d'une famille bourgeoise établie à Montréal depuis plusieurs générations. De nombreux membres de la famille Saint-Jean, qui compte plusieurs avocats, possèdent des propriétés et s'impliquent dans le monde politique. Son père, grand orateur libéral, côtoie des gens comme Raymond Préfontaine et Lomer Gouin. Il préside en outre le Club national et on le qualifie de « l’un des meilleurs tribuns populaires[3] ». Son oncle Alphonse-Levis, notaire et libéral modéré, est défait par Honoré Beaugrand lors d'une course à la mairie de Montréal en 1886[4].

La situation financière de la famille Saint-Jean s'améliore encore lorsque le père d'Idola, Edmond Saint-Jean, devient associé d'une prestigieuse firme d'avocats impliquée en politique. Les Saint-Jean déménagent alors au Square Saint-Louis (sur le Plateau-Mont-Royal), un haut-lieu de la bourgeoisie canadienne-française de la fin du XIXe siècle[5].

Les premières années de son éducation ont possiblement été assurées par des tuteurs à domicile[6]. Entre 1888 et 1895, la jeune Idola est ensuite pensionnaire au couvent Villa-Maria chez les soeurs de la Congrégation de Notre-Dame. Cette institution offre un enseignement bilingue aux jeunes filles de la bourgeoisie: arithmétique, lecture raisonnée, épellation, analyse grammaticale, géographie, catéchisme ou encore histoire sainte[7]. Son pensionnat n’est pas régulier car elle reçoit également des leçons à la maison. De 1895 à 1897, elle poursuit toujours des études chez les sœurs de la Congrégation de Notre-Dame, cette fois à l’Académie Saint-Urbain. Elle est diplômée de cette institution[3].

En 1898, elle passe les vacances estivales à Cacouna avec sa famille. Idola y côtoie alors le jeune Émile Nelligan, qui est en outre l’un de ses voisins à Montréal. Il dit qu’elle compte parmi ses « vraies amies[3] ». Au retour des vacances, elle commence à donner des cours d’élocution au Monument-National à Montréal. Elle devient titulaire de la chaire. En parallèle, de 1898 à 1900, Idola suit des cours de mise en scène, de diction et d’élocution auprès de Julie Bennati à Montréal.

La jeune Idola s’intéresse tôt au théâtre. À l’époque, il n’y a pas d’école ou de conservatoire et les comédiens sont surtout des Français. Ses parents ont la possibilité de lui offrir des cours auprès de Julie Benneti. Elle donne ses premiers spectacles sous sa gouverne[3].

Sur scène, elle joue la comédie et donne des récitals de poésie. Après son passage au Tara Hall, un critique souligne ses « qualités dramatiques remarquables : voix pure et sympathique, diction franche et nette, prononciation française excellente[3] ». En plus d’une passion pour le théâtre, Idola a un fort penchant pour la littérature française et la poésie. Cela lui servira bientôt dans sa carrière.

Le Monument-National, une initiative de l’Association Saint-Jean-Baptiste, est inauguré en 1893 sur le boulevard Saint-Laurent à Montréal. Pour l’abbé Lévesque, il s’agit du « boulevard inexpugnable de notre langue, de nos institutions, de nos lois et, dans une certaine mesure, de notre religion elle-même[3] ».

En 1896, le Monument-National instaure des cours publics destinés à la population francophone dans des domaines comme l’hygiène, la mécanique, l’histoire et la littérature[3]. À l’été de 1898, l’Association Saint-Jean-Baptiste, influencée par l’un de ses administrateurs, Elzéar Roy, met sur pied un cours d’élocution. « Nos jeunes orateurs auront donc là une occasion rare de compléter leur instruction dans l’art, si négligé, jusqu’ici, et si difficile de bien dire[3] ». Il s’agit en quelque sorte d’un embryon de conservatoire.

Il participe d’un mouvement de promotion et de valorisation de la langue française promu par plusieurs Canadiens français. Ceux-ci s’inquiètent du fait qu’à Montréal, l’industrie et le commerce (et même plusieurs lieux de divertissement) sont majoritairement détenus par les anglophones. Ainsi, pour eux, l’exode massif des populations rurales vers les villes ou aux États-Unis ne font qu’accentuer la menace d’anglicisation qui pèse sur les Canadiens français[3].

Idola donne des cours de diction et d’élocution au Monument-National dès cet instant. Elzéar Roy compose sa troupe de comédiens et comédiennes à partir de ses élèves[8]. Le cours d’élocution s’inscrit dans ce mouvement contre l’anglicisation. Idola commence à y former des enfants et les jeunes à « l’art de bien dire[3] ».  

Diction et théâtre

1900 Le 23 avril, son père décède à seulement 42 ans. Elle commence à enseigner la diction chez des particuliers et dans divers établissements. Elle mène aussi une carrière théâtrale. Le 20 novembre, elle obtient un succès à la salle Karn à Montréal[3].

Déjà à cette époque, elle se fait remarquer par son indépendance d’esprit. Ainsi, plutôt que de continuer à jouer dans la troupe de Julie Benneti, elle produit elle-même ses propres spectacles[9].

Elle prend ses responsabilités familiales au décès de son père. Sa mère, contrairement à la norme à l’époque, ne se remarie pas. Elle cherche plutôt à trouver une bonne place pour sa fille. Idola atteint ses 21 ans quelques semaines après le décès de son père. Comme fille majeure, elle s’occupe des finances et a à sa charge sa mère et sa tante[3].

1901 Le 17 juin, Idola se produit au Tara Hall à Québec. Elle habite au 451, rue Saint-Hubert à Montréal avec sa mère, sa tante Angélina Lemoyne et sa grand-tante Élisabeth Lacroix. En 1901, un critique écrit : « Mlle Idola Saint-Jean, dans le rôle de la comtesse Aliénor a donné une fois de plus, les preuves d’une excellente diction. Il est dommage que cette jeune et distinguée artiste ne suive pas le chemin qui lui est indiqué et par son talent et par l’art. Il est incontestable, et ceci de l’avis de tous, que Mlle Saint-Jean devrait jouer plus souvent[3]. »

De plus, au même moment, la pureté de la langue préoccupait une partie de l’élite canadienne-française. Certains membres de celle-ci jugeaient qu’une distinction avait commencé à transparaître avec le français de France. C’est dans ce contexte que va voir le jour la Société du parler français au Canada au 1902[3].  

En 1903, elle a commencé à donner des leçons particulières chez elle[10]. En 1903, on note : « Mademoiselle Saint-Jean est une vaillante qui ne s’est pas laissé abattre par de soudains revers de fortune. Elle est une de ces jeunes filles énergiques que le malheur n’effraie pas et qui, pour n’avoir jamais lutté, n’en sont pas moins armées contre les trahisons du sort[3]. »

Dès les années 1900, elle donnera quelques représentations et récitals de poésie, à Montréal et à Québec, qui lui permettront de développer son talent d'oratrice. Idola Saint-Jean rêve alors de devenir comédienne professionnelle, jouant quelques rôles dans des pièces et des spectacles à Montréal[11]. En guise de gagne-pain, elle enseigne la diction et l'élocution à Villa-Maria et aux académies Marie-Rose, Saint-Urbain, Saint-Louis-de-Gonzague, Cherrier, Saint-Denis et Sainte-Marie. Elle enseigne même à Ottawa, au couvent de la rue Rideau[12].

1903 Idola se présente pour le poste de bibliothécaire et de conservatrice à la Bibliothèque de Montréal, au Monument-National. C’est Éva Circé-Côté qui obtient le poste.

En 1905, Idola Saint-Jean part à Paris pour y suivre des cours de théâtre et s'inscrit à la Sorbonne[13]. Louis Fréchette la recommande à Constant Coquelin dit l’Aîné, un grand acteur, pour son séjour à Paris, où sa mère l’accompagne. Elle a aussi obtenu l’appui de l’archevêque de Montréal, Mgr Bruchési, qui lui accorde une petite somme.

Elle écrit à Mgr Bruchési pour lui expliquer son séjour à Paris en 1905. Elle souhaite enseigner la diction aux Anglais et souhaite un poste à l’Université McGill à son retour : « À cet effet, l’Alliance française15, qui m’accorde son patronage, a ouvert une souscription pour subvenir à mes frais de voyage […] Les certificats que j’espère obtenir des meilleurs maîtres de là-bas me permettront de donner des cours aux Anglais, ce qui sera pour moi beaucoup plus rémunératif[14] ».

Constant Coquelin à son sujet : « La diction excellente, la prononciation impeccable. Elle dit juste et bien[15]. » Elle étudie également avec Renée du Minil de la Comédie-Française

De retour à Montréal en 1906, elle enseigne la diction française au conservatoire de musique

elle est embauchée comme professeure de français à l'Université McGill; un poste qu'elle occupera jusqu'à son décès. C'est à l'université qu'elle rencontre Carrie Derick, la première femme à occuper un poste de professeure titulaire au sein d'une université canadienne. Derick est également la présidente de la Montreal Suffrage Association, une association fondée en 1913 pour promouvoir le suffrage féminin aux élections fédérales.

1908 Elle fonde l’Association artistique des dames canadiennes. (Caroline Dessaules-Béique et Marie Lacoste Gérin-Lajoie fondent parallèlement la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste.)

1909 Idola enseigne la diction aux membres de l’Association des demoiselles vendeuses et à ceux de l’Association des employées de bureau de la Fédération nationale Saint-Jean-Baptiste.

1911 dola, sa mère et sa tante Angélina ont déménagé. Elles vivent désormais au 126, avenue Laval à Montréal.

1912 Idola enseigne l’élocution à la Columbian School of Elocution, rue Sherbrooke, à Montréal.

1913  Fondation de la Montreal Suffrage Association. Carrie Derick4 est présidente.

1914 En août, la Première Guerre mondiale commence. Idola participe à un événement organisé par le Comité d’aide à la France. Elle est secrétaire du comité catholique de la Société d’aide à l’enfance.

1915 Avec Marie Lacoste Gérin-Lajoie et Carrie Derick, Idola fait partie d’un groupe qui proteste contre un jugement qui interdit l’admission d’Annie MacDonald Langstaff au Barreau. Idola donne par ailleurs une série de conférences sur la tuberculose, l’hygiène et la mortalité infantile. Sa mère décède le 14 avril.

1916 Le 23 février, c’est au tour de sa tante Angelina Lemoyne de décéder. Idola réside alors au 24, rue de Rigaud à Montréal.

1917 Certaines Canadiennes obtiennent le droit de vote au fédéral (les parentes de soldats et les infirmières militaires). Idola est conférencière à l’Exposition du bien-être de la première enfance. Publication de Récitations enfantines choisies par Idola Saint-Jean et Récitations pour les élèves du cours supérieur de diction française.  

1918 Publication de Morceaux à dire, choisis par Idola Saint-Jean. Le droit de vote est accordé au fédéral.

1918-1919 Idola dirige le Comité de secours français pendant l’épidémie de grippe espagnole. Elle adopte une orpheline noire qui décède en 1920.

1919 Fondation de La Revue moderne, littéraire, politique, artistique par Anne-Marie Gleason-Huguenin (Madeleine).

1920 Idola est rattachée au Département de langues romanes et au Service de l’Extension de l’enseignement de l’Université McGill. Elle habite au 1080, rue Saint-Denis (jusqu’en 1929).

1921 Tournée de conférences sur la langue française en Nouvelle-Angleterre pour Idola. Elle est membre du groupe fondateur de la section francophone de l’Association des auteurs canadiens/Canadian Authors Association. Premières élections fédérales où les femmes peuvent voter. Elle prononce des discours pour le Parti libéral.

Dans La Revue moderne[16], on peut lire à son sujet :  

« Son souci du beau parler, qui est notre meilleur héritage, lui avait, souventes fois, fait déplorer le peu d'importance attaché dans nos milieux sociaux, même les raffinés, à la jolie diction qui est tout un art et tout un charme. Elle se versa alors dans l'étude des meilleurs auteurs, suivit des cours soignés, et en peu de temps se qualifia pour enseigner cette langue que les fantaisies de notre prononciation déguisent si maladroitement. Mademoiselle Saint-Jean devint une gardienne de la langue française, elle la défendit, l'enseigna, la fit aimer, en propagea le culte par tous les moyens d'action possibles, et s'attira dans une carrière qu'elle créa pour ainsi dire, chez nous, les respects et les admirations de tous ceux qui la regardèrent à l'oeuvre. Dans tous les mouvements intellectuels et sociaux, vraiment intéressants et progressifs, nous avons trouvé Mademoiselle Saint-Jean, attentive et dévouée, prête à seconder des succès qui lui semblaient nécessaires à l'avancement de la race [...]. En 1920, les cours de Mademoiselle Saint-Jean sont suivis par 540 élèves qu'elle nous présentera bientôt, dans une séance plénière, au Monument National, et à laquelle assisteront des éducateurs choisis. […] MYRTO »

Idola fait partie du Département de langues romanes de l’Université McGill à partir de 1920. Elle se fait appeler professeur de diction (instructor en anglais). Elle n’a pas le statut de professeur. En plus, elle donne des cours pour le programme d’éducation aux adultes le soir à l’Université ou au Mechanics’s Institute. En 1922, elle est nommée professeur d’élocution française à l’Université McGill. C’est l’une des rares Canadiennes françaises à y enseigner. Les enseignants sont surtout français[17].

En 1921, elle est invitée à prononcer des conférences en Nouvelle-Angleterre. Elle y traite du rôle de la femme comme gardienne des traditions et de la langue française. Elle se montre sensible à ce qu’elle y découvre auprès des Franco-Américains.

Dans Morceaux à dire, elle écrit : « La langue d’un peuple est un droit naturel et sacré. Soyez toujours les vaillants défenseurs et les gardiens vigilants de la nôtre19. […] La vitalité, la prospérité et la gloire d’une nation ne dépendent-elles pas de la conservation de ses traditions et de sa langue ? »

Elle organise des concours pour ses élèves. En 1922, le concours est présidé par le secrétaire de la province, Athanase David. Il est sensible à la valorisation et au redressement du niveau du français.

À Montréal, la Société du bon parler français est fondée en 1923. Les cours qu’Idola donne cadrent tout à fait avec les efforts de valorisation de la langue, recherchés par la société. Elle nomme d’ailleurs Idola chevalier de son ordre académique.

Engagement politique et social

Idola Saint-Jean mène de front sa carrière dans l'enseignement et son engagement social, notamment auprès de la jeunesse. Elle publie des ouvrages sur la diction et donne un cours ouvert au public au Monument national et s'implique dans diverses sociétés d'entraide dont le comité catholique de la cour juvénile de Montréal et la Société d'aide aux enfants catholiques. En 1918, elle adopte seule (elle sera célibataire toute sa vie) une petite fille noire devenue orpheline à la suite du décès de ses parents, victimes de la pandémie de grippe espagnole (Saint-Jean s'impliquera au sein d'un bureau de secours ouvert jour et nuit pendant l'épidémie). L'enfant mourra deux ans plus tard.

Idola Saint-Jean fonde, en 1922, le Comité provincial pour le suffrage féminin avec Marie Lacoste Gérin-Lajoie et Anna Marks Lyman. Elles participent, avec Carrie Derick, Julia Drummond et Grace Ritchie-England à la grande délégation féminine qui rencontre, à Québec, le premier ministre Louis-Alexandre Taschereau. 400 à 500 femmes rencontrent alors le premier ministre du Québec afin de convaincre les députés québécois d'approuver un projet de loi visant à accorder le droit de vote aux femmes du Québec. Idola Saint-Jean sera de tous les rassemblements et actions d'éclat ayant pour objectif le suffrage féminin[18]. Les citoyennes canadiennes qui sont âgées de 21 ans et plus ont obtenu le droit de vote aux élections fédérales le . Le projet de loi, présenté par le député Henry Miles, est abandonné avant sa deuxième lecture et le débat est ajourné.

1922 Le 14 janvier, le Comité provincial pour le suffrage féminin est fondé. Idola est nommée secrétaire. Elle est aussi embauchée comme professeure d’élocution française et directrice à l’École française d’été de l’Université McGill. Une délégation de femmes rencontre le premier ministre Taschereau à Québec.  

1923 Début des cours d’instruction civique des femmes à l’Université de Montréal.

1924 Idola est secrétaire de la Société d’aide aux enfants catholiques.

1925 Premier discours d’Idola Saint-Jean à CKAC (station de radio ouverte en 1922). Elle prononce aussi un discours électoral pour William Lyon Mackenzie King au Forum de Montréal devant 15 000 personnes.

1926 Idola prononce des discours pour le Parti libéral.

1927 Idola fonde l’Alliance canadienne pour le vote des femmes du Québec.

1928 Les 17 et 18 avril, à Ottawa, première assemblée de la Fédération nationale des femmes libérales. Idola est présidente du Comité général d’organisation des femmes libérales de Montréal.

1929 Idola s’implique dans l’affaire « personne5 ». Elle présente un mémoire à la Commission sur le statut légal de la femme mariée. Elle devient éditrice bilingue de la page féminine du Montreal Herald. Idola dirige également la publication d’un recueil bilingue Are Quebec Women Chattels?

1930 Elle est démise de ses fonctions de représentante du public à la Commission du salaire minimum pour les femmes. À CFCF, elle anime l’émission Les Droits des Femmes/The Rights of Women. Elle est candidate libérale indépendante au fédéral dans le comté de Saint-Denis à Montréal. Elle n’est pas élue.

1931 Idola publie, pour l’Alliance canadienne pour le vote des femmes du Québec, un Album souvenir. Celui-ci devient, à partir de 1933, La Sphère féminine/Women’s Sphere. Idola présente un mémoire à la Commission des assurances sociales de Québec. Elle devient membre de l’exécutif de l’Internationale des droits égaux. Elle habite au 368, rue Elm à Westmount.

1932 Idola remet au premier ministre du Canada, Richard Bennett, une pétition signée par 119 organisations féminines canadiennes au sujet de la nationalité de la femme mariée.

1933 Elle anime L’Actualité féminine à CKAC puis à CHLP.

1934 Après son passage à la Commission Macmillan, les femmes du Québec puissent déposer plus de 2000$ dans un compte bancaire sans demander le consentement du mari.

1935 Idola préside le Comité pour la paix affilié à la Royal Empire Society. Elle envoie au roi George V une pétition demandant que les femmes du Québec puissent voter.

1937 Léa Roback mène une grève de 5 000 travailleuses, un événement appelé la grève des midinettes. Le 15 avril, la grève débute dans des dizaines d’usines montréalaises et des lignes de piquetage sont érigées. Idola Saint-Jean soutient publiquement les travailleuses.  

1938 Idola est nommée membre de la Commission civique de la Ville de Montréal. Elle dénonce les iniquités fiscales devant la commission Rowell-Sirois. Elle rejoint la Société canadienne des droits de l’homme/Canadian Civil Liberties Union. Léa Roback l’aide à obtenir l’appui des syndicats, qui inscrivent le suffrage féminin parmi les demandes qu’ils présentent annuellement au gouvernement.

1939 Début de la Deuxième Guerre mondiale. Les libéraux d’Adélard Godbout sont élus.

1940 Le projet de loi accordant le droit de vote et d’éligibilité aux femmes du Québec est adopté le 18 avril par l’Assemblée législative. Idola prononce un discours de victoire à CKAC.

Monument en hommage aux femmes en politique, colline parlementaire de Québec.

Durant les élections fédérales de 1925, elle se rapproche du Parti libéral du Canada, qui sollicite ses talents d'oratrice. Elle s'exprime au grand ralliement de campagne des Libéraux au Québec, au Forum de Montréal[19]. Ce rassemblement, que le journal Le Canada considère à l'époque comme le plus grand ralliement libéral de l'histoire de Montréal, établit la renommée politique d'Idola Saint-Jean[20]. En 1927, elle fonde l'Alliance canadienne pour le vote des femmes, une organisation issue du scindement du Comité provincial et qui se voue particulièrement aux ouvrières et aux femmes issues des classes moins aisées. Elle continue de collaborer avec Marie Lacoste Gérin-Lajoie et Thérèse Casgrain. Cette dernière a fondé la Ligue des droits de la femme, une organisation féministe qui s'adresse plutôt aux bourgeoises et aux femmes mariées. En 1929, Saint-Jean, Gérin-Lajoie et Casgrain vont témoigner à la Commission Dorion, qui enquête sur la situation du droit civils des femmes québécoises. Saint-Jean y revendiquera des changements dans la législation du mariage. Elle demandera d'élever l'âge légal à 16 ans pour les garçons et les filles (il était à respectivement 14 et 12 ans à l'époque), d'octroyer aux mères le droit de donner ou de refuser le consentement au mariage de leurs enfants (conjointement avec leur mari), de permettre aux femmes de retirer l'argent d'une assurance qu'elles ont payé ou encore de modifier les lois sur l'adultère afin d'en abolir le double-standard[21]. Idola Saint-Jean, qui bénéficie depuis peu d'une page quotidienne d'actualité féministe bilingue dans le Montreal Herald, mettra de l'avant ces revendications dans ses éditoriaux en critiquant vivement les lois québécoises en vigueur au moment de la Commission[21].

En 1930, elle est la première candidate québécoise à une élection fédérale. Elle se représente dans la circonscription de Montréal–Saint-Denis et 1 732 personnes (3,87 %) votent pour elle; elle arrive en troisième place[22]. Cependant, l'accès des femmes aux affaires publiques et le combat d'Idola Saint-Jean contre les inégalités et la discrimination systémiques envers les femmes permettent d'obtenir, en 1931, l'amendement du Code civil du Québec qui leur donne le droit de gérer librement leurs avoirs, fait passer l'âge légal du mariage de 12 à 14 ans, pour les filles et reconnaît les femmes comme témoins lors de la ratification d'un testament notarié. Ceci constitue une certaine avancée en regard de l'incapacité juridique des femmes mariées sur laquelle statuait le Code civil de 1866[23].

S'exprimant sur diverses tribunes, comme des journaux, émissions radiophoniques, marches et rassemblements, Idola Saint-Jean répète inlassablement son message d'égalité et de justice sociale et ce, malgré les obstacles: le clergé catholique, la majorité des journalistes et parlementaires et de très nombreuses femmes. Ceux-ci sont les défenseurs de valeurs traditionnelles et d'un ordre social où la femme qui reste au foyer est la gardienne de la race canadienne-française. Elle envoie une pétition de 10 000 noms à George V du Royaume-Uni en 1935.

À partir de 1935, Idola Saint-Jean s'engage dans le mouvement pacifiste. Présidente du Comité pour la paix affilié à la Royal Society, elle participe à l'envoi d'une lettre à la Société des Nations (SDN) appuyant les efforts visant à empêcher le déclenchement d'une nouvelle guerre en Europe. Saint-Jean s'oppose également à un engagement canadien dans une potentielle guerre et organise plusieurs activités, notamment auprès des jeunes, afin de sensibiliser la population à la cause pacifiste. Elle invite notamment des conférenciers en faveur de la paix à venir prononcer des discours à Montréal et utilise son émission de radio, L'Actualité féminine (CKAC), pour faire avancer la cause[24]. Durant la même période, Saint-Jean milite également pour les droits civils. Elle s'oppose notamment à la « loi du cadenas » du Premier ministre Maurice Duplessis, un texte législatif discriminatoire visant à « protéger la province contre la propagande communiste[25] ».

En 1938, lors d'un congrès du Parti libéral du Québec visant à préparer le programme électoral, Thérèse Casgrain, alors vice-présidente du Club des femmes libérales du Canada, parvient avec une délégation féminine, à faire inscrire le suffrage féminin au programme du parti. Élus en 1939, les libéraux tiendront leur promesse. Les femmes québécoises obtiennent le droit de vote et d'éligibilité sous Adélard Godbout en 1940, alors que le gouvernement fédéral accordait le suffrage féminin depuis 1918. C'est l'aboutissement d'une lutte menée depuis 20 ans. Une loi, votée en 1849 par le ministère de Louis-Hippolyte La Fontaine et Robert Baldwin interdisait jusque-là le suffrage féminin[26]. Le soutien du chef du gouvernement du Québec est, aux yeux des historiens, un retournement car ce dernier a été membre du gouvernement libéral de Louis-Alexandre Taschereau qui s'est opposé au droit de vote des femmes pendant deux décennies[27]. Face à cette victoire, l'année suivante, en 1941, l’Alliance canadienne pour le vote des femmes du Québec décide de changer le nom. Elle devient dès lors l’Alliance canadienne des électrices du Québec. Idola demeure présidente.

Par son engagement politique, Idola Saint-Jean a contribué à vaincre la résistance du gouvernement du Québec à accorder aux femmes le droit d'exercer leurs droits démocratiques. Les historiennes Marie Lavigne et Michèle Stanton-Jean attribuent cette résistance à un certain repli identitaire[28]. En effet, le caractère distinct du Québec, qui ne devait pas imiter les provinces et pays anglo-saxons, a été un argument des antisuffragistes lors des débats de l'Assemblée législative[27].

1942 Idola est nommée à un comité féminin chargé du recrutement de la garnison de réserve pour Montréal. 1943 Elle est victime d’un accident de la route et est brièvement hospitalisée.

1944 Premières élections au Québec où les femmes peuvent voter. Idola quitte la rue Elm pour le 427, avenue Mount Pleasant à Westmount. Idola Saint-Jean exercera son droit de vote le 8 août 1944[29].

Décès

Idola Saint-Jean meurt le 6 avril 1945 à l'âge de 65 ans. À l'annonce de son décès, la Société du Bon Parler français dit à son sujet :

« Son amour de notre langue, son dévouement à son art, sa haute culture, l’affabilité de ses manières et la fermeté de son caractère [qui] expliquent le brillant succès d’une carrière généreuse, ardente et si bien remplie. […] l’esprit d’initiative de Mlle Saint-Jean, son sens social et le fervent patriotisme qui marquent son œuvre si souvent désintéressée jusqu’à l’apostolat[30]. »

Ses funérailles ont lieu le à l'église Saint-Léon de Westmount et, événement exceptionnel à l'époque, neuf femmes, ses compagnes de combat de l'Alliance, portent son cercueil[31]. Il s'agit de Mesdames Calixte Lebeuf, J. A. Levaque, David Goulet, Yvonne Tourangeau-David et J. A. Lemonde et Mesdemoiselles M. A. Morisson, C. Letestut, E. Beaudoin et E. Perron. Idola Saint-Jean est enterrée au cimetière Notre-Dame-des-Neiges à Montréal[32].

En 1945-1946, le dernier numéro de La Sphère féminine paraît grâce aux collaboratrices d’Idola.

Hommages

-Idola Saint-Jean a eu un timbre à son effigie de Postes Canada en 1981.  

-La Fédération des femmes du Québec a créé le Prix Idola Saint-Jean en son honneur en 1991.

-Le parc Idola-Saint-Jean est nommé en sa mémoire dans l'arrondissement montréalais de Rosemont–La Petite-Patrie.

-Le Monument en hommage aux femmes en politique, érigé à proximité de l'Assemblée nationale du Québec, lui rend hommage avec Marie Lacoste Gérin-Lajoie, Thérèse Casgrain et Marie-Claire Kirkland-Casgrain.

-En 2015, la Ville de Montréal la désigne Bâtisseuse de la Cité[33].

-Idola Saint-Jean compte parmi les femmes célèbres du Plateau Mont-Royal car elle a vécu sur la rue Saint-Hubert à Montréal[34].

-En 2016, elle figurait sur la courte liste de cinq femmes retenues à travers le Canada pour figurer sur un billet de banque.  

-Une rue porte son nom à Gatineau, Sherbrooke et Saint-Bruno-de-Montarville.  

-Une plaque commémorative à son effigie, ainsi qu’un bronze la représentant, trônent au Monument national à Montréal.

-Elle a été désignée Personnage historique national du Canada et Personnage historique par le ministère de la Culture et des Communications du Québec.

Citation

  • « Permettre aux femmes de voter aux élections fédérales et municipales et leur refuser ce droit quand il s’agit d’une élection provinciale est une anomalie qui n’est pas à l’honneur de nos législateurs. » [35]

Publications

Ouvrages

  • Idola Saint-Jean, Récitations enfantines choisies, Montréal, , 108 p. (lire en ligne).
  • Idola Saint-Jean, Morceaux à dire, Montréal, .
  • Idola Saint-Jean, Morceaux à dire, Montréal, éd. Granger, 1923 (réédition), 226 p. (lire en ligne).

Quelques articles

  • « Défense de la femme qui travaille pour vivre », L'Autorité, , p. 4.
  • « L'esthétique féminine », La revue moderne, , 15 février 1920 et 15 avril 1921.
  • « Impressions de voyage dans la Nouvelle-Angleterre », La revue moderne, .
  • « La personnalité et l'étude », La Canadienne, .

Notes et références

  1. « Idola Saint-Jean », sur FamilySearch, 20 mai 1879 (consulté le 7 mars 2019) - Note. Baptisée le 20 mai 1879 et née la veille. Parents : Edmond-Napoléon Saint-Jean et Marie-Emma-Alice-Elizabeth Lemoine.
  2. Marie Lavigne et Michèle Stanton-Jean, Idola Saint-Jean, l'insoumise : biographie, Montréal, Boréal, (ISBN 978-2-7646-2500-2 et 2764625006, OCLC 1014124293), p. 17
  3. a b c d e f g h i j k l m n et o p.
  4. Lavigne et Stanton-Jean, Idola Saint-Jean, l'insoumise: biographie, p. 21.
  5. Lavigne et Stanton-Jean, Idola Saint-Jean, l'insoumise: biographie, p. 27.
  6. Lavigne et Stanton-Jean, Idola Saint-Jean, l'insoumise: biographie, p. 28.
  7. Lavigne et Stanton-Jean, Idola Saint-Jean, l'insoumise: biographie, p. 28-29.
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Annexes

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Articles connexes

Liens externes

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    • Répertoire du patrimoine culturel du Québec
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  • Fonds Idola Saint-Jean, Archives de Montréal.
  • « Pour le suffrage féminin », manifeste radiodiffusé en
  • « Le rôle social du féminisme », causerie sur le rôle important du féminisme, émission Fémina, Radio-Canada, 1937, repris dans la revue La Sphère féminine
  • « Pour le rôle des femmes », Le Devoir, , p. 5.


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