Laurence Tubiana

Laurence Tubiana
Laurence Tubiana en 2016.
Fonctions
Présidente du directoire
Agence française de développement
-
Présidente
Institut du développement durable et des relations internationales
-
Teresa Ribera
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (73 ans)
Oran (Algérie française)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Émilie Laurence TubianaVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
françaiseVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Activités
Économiste, professeure d’universitéVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
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Distinctions

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Laurence Tubiana, née le à Oran, en Algérie, est une haute fonctionnaire française.

Elle est économiste, universitaire et diplomate, professeure associée depuis 2003 à l'Institut d'études politiques de Paris, où elle est titulaire de la chaire de développement durable. Elle a été présidente du conseil d’administration de l'Agence française de développement, après avoir fondé le think tank de l'Institut du développement durable et des relations internationales (IDDRI), qu'elle dirige de 2002 à 2014.

Elle est ambassadrice pour les négociations de la conférence de Paris de 2015 sur les changements climatiques. À ce titre, elle est souvent citée comme l'« architecte » de l'accord de Paris. Elle dirige depuis 2017 la Fondation européenne pour le climat.

En 2019 et 2020, elle copréside la Convention citoyenne pour le climat, un dispositif constitué par le second gouvernement Édouard Philippe, qui rassembla 150 citoyens tirés au sort.

Biographie

Jeunesse et études

Émilie Laurence Tubiana est née le à Oran, en Algérie française[1].

Son père, originaire d’une famille juive algérienne, est juriste et travaille pour l'industrie du tabac et du cinéma. Sa mère, née dans une famille de migrants grecs catholiques, fut, avec sa grand-mère, la première importatrice de meubles scandinaves Ikea en Algérie en 1958[2],[3]. Une de ses arrière-grand-mères était à la tête de la maison de couture du dernier harem du sultan d'Istanbul[3].

Sa famille arrive en France métropolitaine en 1962, après la guerre d'Algérie[4],[5]. En 1973, Laurence Tubiana est diplômée de l'Institut d'études politiques de Paris[1],[6]. Elle obtient un doctorat en sciences économiques à l'université Paris 1[1],[7].

Carrière professionnelle

Institut national de la recherche agronomique

Alors qu'elle prépare le concours d'entrée à l'Institut national de la recherche agronomique (INRA), elle est nommée assistante à l’Institut universitaire de technologie de Sceaux, recrutée par Lionel Jospin qui y enseigne[8],[9]. Elle est nommée à l'INRA en 1976[7]. Elle y est assistante de recherche, chargée de recherche puis directrice du laboratoire d'économie internationale jusqu'en 1997. Elle y est également directrice de recherches de 1995 à 2002[1].

Elle fonde l’ONG Solagral dans les années 1980 pour apporter des informations en matière scientifique aux ONG du Sud[8],[9].

Années 2000

De 1998 à 2002, elle est cheffe de délégation pour la négociation sur le changement climatique, de la biodiversité et du protocole sur la biodiversité lors du protocole de Kyoto et chargée de mission puis conseillère auprès du Premier ministre Lionel Jospin sur les questions de développement durable. De 1999 à 2001, elle est conseillère scientifique et membre du Conseil d'analyse économique (1999-2001) auprès du Premier ministre. Elle fonde en 2001 le cercle de réflexion français de l'Institut du développement durable et des relations internationales qu'elle dirige de 2002[1] à 2014[10].

En 2009, elle est nommée chef de délégation adjointe pour la conférence de Copenhague de 2009 sur les changements climatiques puis directrice des biens publics mondiaux au ministère de l'Europe et des Affaires étrangères[1].

Années 2010

En 2012, Laurence Tubiana prend le rôle de facilitatrice du débat national sur la transition énergétique[11], qui aboutit à un projet de loi retravaillé depuis 2014 et à l'adoption de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte en 2015.

Laurence Tubiana est nommée, le , présidente du conseil d’administration de l'Agence française de développement[12],[13].

Le , Laurence Tubiana est nommée représentante spéciale du gouvernement français pour la conférence de Paris de 2015 sur les changements climatiques (COP 21), par Laurent Fabius, alors ministre des Affaires étrangères[14],[8], puis, le , elle est nommée ambassadrice chargée des négociations sur le changement climatique pour la conférence de 2015[15]. Elle est notamment chargée de négocier l'accord de Paris sur le climat[16] le , lors de la COP 21. Elle est ensuite chargée de suivre les engagements de la COP 21 jusqu'à la fin de la conférence de Marrakech de 2016 sur les changements climatiques en tant que "championne" pour l'action climatique pré-2020 auprès de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques[17]. Dans ce cadre, elle participe en au Global Climate Action Summit (en) organisé à San Francisco[18].

En , à la suite de la COP 21, elle est nommée championne pour l'action climatique auprès de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques[19]. En 2015, Paris Match la présente comme « la Madame climat » du président de la République François Hollande[9].

Le , elle est nommée présidente de la commission chargée de l'examen des candidatures à la fonction de président de l’Institut national de la recherche agronomique[20]. Elle est membre du conseil d'administration de plusieurs organisations, notamment du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, de l'India Council for Sustainable Development, du China Council for International Cooperation on Environment and Development et du conseil d'orientation stratégique de l'Institute for Advanced Sustainability Studies (en)[10].

Elle dirige depuis la Fondation européenne pour le climat, une fondation privée internationale financée par des bailleurs de fonds, dont beaucoup sont basés aux États-Unis[21].

En , elle siège au Haut Conseil pour le climat[22].

En , Laurence Tubiana est reconduite pour trois ans dans ses fonctions de présidente du conseil d'administration de l'Agence française de développement pour trois ans[23].

D'avril 2019 à octobre 2019, elle accompagne les 150 citoyens tirés au sort de la Convention citoyenne pour le climat initiée par Emmanuel Macron : elle est coprésidente du comité de gouvernance chargé de piloter la Convention[24], au côté de Thierry Pech, directeur général du think tank Terra Nova proche du Parti socialiste[25],[26],[27].

Parcours professoral

Laurence Tubiana enseigne comme professeure associée à l'Institut d'études politiques de Paris. Elle est directrice de la chaire de développement durable de l'école depuis 2004[1], ayant été nommée par Richard Descoings pour développer l'enseignement des questions environnementales à l'Institut[28]. De 2004 à 2014, elle est aussi professeure invitée à l'université Columbia, au sein de la School of International and Public Affairs (en) (SIPA).

Elle codirige depuis 2007 la publication de l'Annuel du développement durable - Regards sur la Terre[7].

Engagement politique

Militante à la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) dans sa jeunesse, c'est une proche de Lionel Jospin[9].

Lors de l'élection présidentielle de 2012, elle signe l'appel des économistes en soutien au candidat François Hollande en raison de « la pertinence des options [proposées], en particulier pour ce qui concerne la reprise de la croissance et de l'emploi »[29].

Son nom est avancé à plusieurs reprises pour prendre des responsabilités politiques. En , elle est pressentie pour le ministère de la Transition écologique et solidaire, pour remplacer Nicolas Hulot, démissionnaire, bien qu'elle affirme n'avoir pas été sollicitée[30]. En , son nom est cette fois évoqué pour le poste de Commissaire européen à l'Action pour le climat, pour travailler avec l'équipe de la présidente Ursula von der Leyen[31]. En , elle est pressentie pour remplacer Édouard Philippe au poste de Premier ministre[32], mais aucune proposition ne lui est faite[33].

Le , elle cosigne dans Le Monde une tribune[34] appelant le Nouveau Front populaire (NFP) à « sans tarder tendre la main aux autres acteurs du front républicain pour discuter d’un programme d’urgence républicaine et d’un gouvernement », le « point de départ d’une telle négociation sera bien sûr, du côté du NFP, son programme, mais chacun et chacune d’entre nous sait, et admet par avance, que ce ne sera pas le point d’arrivée dans tous les domaines »[35].

Le , une semaine après le deuxième tour des élections législatives anticipées et trois jours après la proposition d'Huguette Bello faite par La France insoumise et le Parti communiste français, elle est proposée par le Parti socialiste, Les Écologistes et le Parti communiste français comme candidate unique du NFP pour devenir Premier ministre[36]. La proposition est refusée au nom de la France Insoumise par Manuel Bompard qui qualifie la proposition de « pas sérieuse » et reproche à Laurence Tubiana d'avoir signé la tribune du 11 juillet dans Le Monde enjoignant le NFP à former une coalition avec « d'autres acteurs du front républicain »[37],[38].

Distinctions et décorations

Laurence Tubiana reçoit un doctorat honoris causa de l'Université catholique de Louvain, à Louvain-la-Neuve, le [39].

Elle est nommée inspectrice générale de l'agriculture en 2000[40].

Officier de la Légion d'honneur Officière de la Légion d'honneur. Elle est nommée chevalier de l'ordre national de la Légion d'honneur en 2000, puis promue officier le en qualité de « directrice d'un institut en faveur du développement durable »[41].

Publications

  • (en) Claude Henry et Laurence Tubiana, Earth at risk: natural capital and the quest for sustainability, Columbia University Press, (ISBN 978-0-231-16252-4)
  • Collectif, Regards sur la terre, 2007
  • Collectif, Notre Europe. Comment l'Europe va transformer le XXIe siècle, 2008
  • Laurence Tubiana, François Gemenne, Alexandre Magnan, Anticiper pour s'adapter : le nouvel enjeu du changement climatique, 2010

Notes et références

  1. a b c d e f et g Who's Who in France, édition 2015,p. 2186.
  2. Caroline Laurent-Simon, « COP21 : Laurence Tubiana, celle qui fait la pluie et le beau temps » Accès libre, Elle, (consulté le ).
  3. a et b Sabine Delanglade, « Laurence Tubiana » Accès libre, LesEchos.fr, (consulté le ).
  4. Emmanuelle Réju, « Laurence Tubiana, ambassadrice du climat » Accès limité, La Croix, (consulté le ).
  5. [PDF] « Mini CV de Tubiana » [archive] sur agropolis-fondation.fr
  6. « Laurence Tubiana » [archive], sur anciens élèves de l'Institut d'études politiques de Paris (consulté le ).
  7. a b et c « Les membres de Global Chance » Accès libre, sur Global Chance, (consulté le ).
  8. a b et c Marielle Court, « Laurence Tubiana, l'atout français du climat » Accès libre, Le Figaro, (consulté le )
  9. a b c et d Mariana Grépinet, « Laurence Tubiana - La Madame climat de Hollande » Accès libre, sur Paris Match, (consulté le ).
  10. a et b « Laurence Tubiana », sur Institut du développement durable et des relations internationales (consulté le ).
  11. « Synthèse des travaux du débat national sur la transition énergétique de la France », sur Ministère de l'Écologie, .
  12. Décret du 1er juillet 2013 portant nomination de la présidente du conseil d'administration de l'Agence française de développement - Mme TUBIANA (Laurence).
  13. Décret du 6 juillet 2016 portant nomination de la présidente du conseil d'administration de l'Agence française de développement - Mme TUBIANA (Laurence).
  14. Conférence de Paris sur le climat : nomination de Laurence Tubiana, communiqué du ministère des Affaires étrangères.
  15. Décret du 4 juin 2014 portant nomination d'une ambassadrice chargée des négociations sur le changement climatique, représentante spéciale pour la conférence Paris Climat 2015 - Mme Tubiana (Laurence).
  16. Laure Equy et Aude Massiot, « Convention pour le climat : « Ces citoyens ont travaillé plus que beaucoup de responsables politiques » » Accès libre, Libération, (consulté le ).
  17. Simon Roger, « Laurence Tubiana nommée « championne » pour le climat », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
  18. « Laurence Tubiana : sur le climat, ‘‘tous les ministères doivent contribuer’’ », sur liberation.fr, (consulté le ).
  19. « Laurence Tubiana nommée championne du climat par le président de la COP21 », sur Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (consulté le ).
  20. Arrêté du 14 juin 2016 portant nomination des membres de la commission d'examen des candidatures à la fonction de président de l'Institut national de la recherche agronomique
  21. (en-GB) « European Climate Foundation », sur influencewatch.org (consulté le )
  22. « Transition écologique. Macron va créer un haut conseil pour le Climat », Le Télégramme, (consulté le ).
  23. Décret du 8 juillet 2019 portant nomination de la présidente du conseil d'administration de l'Agence française de développement - Mme TUBIANA (Laurence) (lire en ligne)
  24. « Le comité de gourvernance » Accès libre, sur Convention citoyenne pour le climat (consulté le ).
  25. Mélissa Bounoua, « Crise ouverte à Terra Nova », Le Nouvel Obs, .
  26. Audrey Garric, « Laurence Tubiana, une « femme de gauche et écologiste » louée pour sa capacité à trouver des compromis », Le Monde, .
  27. Gaspard d’Allens, « Comment Cyril Dion et Emmanuel Macron ont élaboré l’assemblée citoyenne pour le climat », sur Reporterre (consulté le ).
  28. Richard Descoings, Sciences Po: de la Courneuve à Shanghai, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, (ISBN 978-2-7246-0990-5, lire en ligne)
  29. Philippe Aghion et al., « Nous, économistes, soutenons Hollande », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  30. Thomas Pontillon, « Remplacement de Nicolas Hulot : Laurence Tubiana affirme n'avoir reçu aucune proposition », sur France Info, (consulté le ).
  31. Mariana Grépinet, « À Bruxelles, chacun cherche son commissaire », Les Échos, (consulté le ).
  32. Nathalie Segaunes, « Matignon: cherchez la femme », L'Opinion, (consulté le ).
  33. « Laurence Tubiana : « Je crois davantage aux mobilisations citoyennes qu’à un casting gouvernemental » », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès limité).
  34. « Le Nouveau Front populaire doit sans tarder tendre la main aux autres acteurs du front républicain pour discuter d’un programme d’urgence républicaine », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  35. « Laurence Tubiana, la candidate pour le poste de Premier ministre », 20 Minutes, (consulté le ).
  36. Zoé Aucaigne et Fabien Magnenou, « Le PS, les écologistes et les communistes devraient proposer aux insoumis le nom de Laurence Tubiana pour occuper le poste de Premier ministre », France Info,‎ (lire en ligne, consulté le )
  37. « France: après Bello et Tubiana, le NFP en peine pour se mettre d'accord sur un nom pour Matignon », sur RFI,
  38. « Matignon : les Insoumis s’opposent à l’hypothèse Laurence Tubiana, accusée d’être «Macron-compatible» », sur Le Figaro, (consulté le )
  39. « Doctorats honoris causa 2021 », sur uclouvain.be (consulté le ).
  40. Décret du 29 juin 2000 portant nomination d'une inspectrice générale de l'agriculture.
  41. Décret du 11 juillet 2008 portant promotion et nomination.

Annexes

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Laurence Tubiana, sur Wikimedia Commons

Articles connexes

Liens externes

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