Massacre de Schaffhouse

Si ce bandeau n'est plus pertinent, retirez-le. Cliquez ici pour en savoir plus.
Si ce bandeau n'est plus pertinent, retirez-le. Cliquez ici pour en savoir plus.

Cet article doit être recyclé ().

Motif : L'article parle de deux massacres et on peine à voir pourquoi celui-ci mériterait davantage que l'autre de se nommer LE Massacre de Schaffhouse. La plaque parle de la persécution des juifs au Moyen Âge. L'ensemble figurerait mieux dans un article Histoire des juifs à Schaffhouse, sur le modèle de Histoire des juifs à Zurich / à Bâle, etc.

Améliorez-le, discutez des points à améliorer ou précisez les sections à recycler en utilisant {{section à recycler}}.

Le massacre de Schaffhouse est un épisode antisémite survenu à Schaffhouse, dans l'actuelle Suisse, en 1401. Un épisode d'antisémitisme avait déjà eu lieu à Schaffhouse 52 ans auparavant, lorsque les Juifs locaux avaient été accusés d'empoisonnement de puits et brûlés vifs le . Cette fois-ci, les Juifs sont accusés du meurtre d'un garçon de quatre ans, Konrad Lori de Diessenhofen. Des « aveux » sont extorqués sous la torture, et le , ils sont exécutés par le feu.

Aujourd'hui[Quand ?], une plaque à Schaffhouse commémore les souffrances des Juifs de Schaffhouse au Moyen Âge.

Contexte historique

Un autre incident antisémite majeur avait déjà eu lieu à Schaffhouse. Le , dans le cadre des persécutions liées à la peste noire, où les Juifs étaient accusés de propager la peste bubonique en empoisonnant les puits, les Juifs de Schaffhouse sont rassemblés et brûlés vifs. Leurs maisons sont confisquées par la ville ou par les ducs autrichiens, et toutes les dettes dues aux Juifs sont déclarées réglées. Vingt ans passent, et les Juifs parviennent à s'installer de nouveau dans la ville[1].

Le massacre

Trente ans après leur retour, les Juifs sont de nouveau accusés, cette fois de meurtre rituel[1]. À l'époque de Pâques 1401, un garçon de quatre ans, Konrad Lori[2],[3], fils du conseiller municipal de Diessenhofen Hermann Lori[3], est brutalement assassiné à Diessenhofen[3],[4]. Le probable coupable, un homme chrétien, est appréhendé alors qu'il tente de fuir. Face à une condamnation à mort quasi certaine, l'homme commence à faire des allégations infondées, affirmant qu'il a été incité par les Juifs à commettre le meurtre[3]. Selon les rapports, il prétend avoir reçu trois florins d'un homme juif, qui aurait voulu le sang de l'enfant[3]. La rumeur se répand rapidement dans la région de Schaffhouse, où elle devient un sujet de conversation[3],[5].

Un Juif de Schaffhouse nommé Hirt (ou Hirtz), accusé à Diessenhofen, est alors arrêté et torturé[3]. De nombreux Juifs, comprenant ce qui se passait, tentent de s'échapper. Trois tentent de rejoindre Stein am Rhein via Feuerthalen, mais sont capturés. Le fait que les Juifs aient été pris en fuite ne fait qu'augmenter les soupçons[3].

Hirt finit par avouer sous la torture ce que ses tortionnaires veulent entendre. Il admet une « conspiration des Juifs dans la région du lac de Constance et en Suisse orientale ». Deux Juifs de Constance auraient été prêts à lui payer 80 florins pour obtenir du sang chrétien (environ 32 000 dollars en 2018)[3]. D'autres Juifs sont alors torturés et d'autres « aveux » obtenus, avec des Juifs « avouant » qu'ils « voulaient boire le sang chrétien ou l'utiliser pour fabriquer des teintures destinées à empoisonner le bétail et les puits de Schaffhouse[3] ». D'autres Juifs sont attrapés et emprisonnés, et torturés pendant des semaines, y compris des femmes et des enfants[3]. Les sources de l'époque décrivent la cruauté des tortures subies par les Juifs[3].

En 1401, 30 Juifs sont condamnés à mort après des tortures cruelles et brûlés le [6],[7],[1]. Trois hommes sont si mutilés par la torture qu'ils ne peuvent marcher jusqu'au bûcher[3]. Plusieurs sources rapportent que, lorsqu'ils arrivent au bûcher, les esprits des gravement blessés sont ravivés[3]. Plusieurs serviteurs du conseil de Schaffhouse rapportent que les condamnés protestent leur innocence à haute voix, demandant à être épargnés et à ce qu'on « prie pour eux[3] ». Le registre de Schaffhouse mentionne « 226 livres d'or juif » comme revenu et « une facture pour la paille nécessaire au bûcher[3] ».

Les restes des Juifs sont mis dans une fosse et enterrés. Parallèlement, l'enfant assassiné Konrad est vénéré à Diessenhofen, où des miracles sont même censés avoir eu lieu sur sa tombe[3].

Conséquences

Les Juifs sont autorisés à revenir à Schaffhouse environ vingt ans après l'événement, mais ils sont obligés de porter des bonnets rouges afin d'être reconnus comme Juifs, conformément à une décision du Conseil de Bâle. Cependant, la ville de Schaffhouse décrète également que les biens des Juifs décédés ne seraient pas transmis aux citoyens ou au conseil municipal, mais aux héritiers du défunt, afin de prévenir les persécutions des Juifs par cupidité[3].

Commémoration

Une plaque commémorative est placée sur la synagogue de la ville. En , à l'initiative de particuliers, une nouvelle plaque, rappelant la persécution des Juifs à Schaffhouse au Moyen Âge, est dévoilée dans la cour intérieure du Neustadt 39[1].

Voir aussi

Références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Schaffhausen massacre » (voir la liste des auteurs).
  1. a b c et d (de) « Gedenktafel an die Ermordung der Juden im Mittelalter in Schaffhausen » [archive du ], sur www.stadt-schaffhausen.ch, .
  2. (de) Historischer Verein des Kantons Schaffhausen (de), Schaffhauser Beiträge zur Geschichte Volume 78, K. Augustin, (lire en ligne), p. 172.
  3. a b c d e f g h i j k l m n o p q et r (de) Ralph Denzel, « Wie 1401 ein Gerücht allen Juden in Schaffhausen das Leben kostete » [archive du ], Schaffhauser Nachrichten (de), (consulté le ).
  4. (de) Historischer Verein des Kantons Schaffhausen (de), Schaffhauser Beiträge zur Geschichte Volume 74, K. Augustin, (lire en ligne), p. 121.
  5. (de) Max Brod, Heidentum, Christentum, Judentum; ein Bekenntnisbuch, Kurt Wolff, (lire en ligne), p. 168.
  6. (de) Annette Brunschwig, Ruth Heinrichs, Karin Huser, Ulrich Bär et Monique R. Siegel (de), Geschichte der Juden im Kanton Zürich von den Anfängen bis in die heutige Zeit, Orell Füssli (en), (ISBN 9783280060018, lire en ligne), p. 95.
  7. (de) Karl Schib (de), Geschichte der Stadt Schaffhausen, Augustin-Verlag, (lire en ligne), p. 64.
v · m
Massacres ou pogroms contre des Juifs
Antiquité
Antiquité pré-romaine
Empire romain
Pogroms d'Alexandrie hélénique
  • 1er pogrom d’Alexandrie (38)
Révoltes juives
Moyen Âge Central
Empires musulmans
Massacres de Rhénanie (1096)
  • Massacre des Juifs de Worms
  • Speyer
  • Mainz (en)
Angleterre
XIVe - XIXe siècle
1300–1599
Persécution des Juifs pendant la peste noire (1348–1350)
1600–1899
Empire russe (1881–1884)
XXe siècle
1900-1937
Pogroms durant la guerre civile russe (1918–1920)
1938-1945
1938
1939
1940
1941
1942
1943
1944
1945
1946–1999
1946
1947
1948
1949
1950-1969
1970-1979
1980-1989
1990-1999
XXIe siècle
2000–2009
2001
2002
2003
2004-2009
2010–2019
2020–présent
  • Israel riots (2021)
  • Attaque de Beer-Sheva (2022)
Attaque du Hamas contre Israël d'octobre 2023
  • Be'eri
  • Ein HaShlosha
  • Holit
  • Kfar Aza
  • Kissoufim
  • Nahal Oz
  • Netiv HaAsara
  • Nir Oz
  • Nirim
  • Réïm
  • Yakhini (en)
  • icône décorative Portail de la culture juive et du judaïsme
  • icône décorative Portail de la Suisse orientale