Roumanophobie

Les termes roumanophobie, anti-roumanisme ou sentiment anti-roumain se réfèrent à toutes les idées, émotions et attitudes hostiles envers le peuple et la culture roumaine et / ou moldave, pouvant aller des sentiments de haine personnels à la persécution institutionnalisée et violente. Ces termes se rapportent aux stéréotypes péjoratifs et racistes ainsi qu'aux discriminations à l'encontre des Roumains et des personnes d'origine roumaine, incluant une ségrégation ethnique et, à l'occasion, une maltraitance organisée et financée par un gouvernement contre des Roumains. À des degrés divers, la discrimination et les sentiments anti-roumains ont été présents soit parmi les populations et les gouvernements des nations frontalières de la Roumanie, soit envers la Roumanie ou la Moldavie elles-mêmes, soit encore envers les minorités ethniques roumaines de la diaspora. Des schémas similaires existent envers d'autres groupes ethniques, à la fois dans la région et ailleurs dans le monde, en particulier là où les frontières politiques ne coïncident pas avec les limites linguistiques.

Ces préjugés ont entraîné durant la Seconde Guerre mondiale des massacres et des déportations, notamment en Transylvanie du Nord par les Croix fléchées, en Bucovine du Nord et en Bessarabie par l'armée soviétique et les troupes du NKVD, tandis que de leur côté, la dictature fasciste et le régime pro-nazi du maréchal Antonescu se sont eux aussi livrés à des crimes contre l'humanité, beaucoup plus étudiés historiquement, contre les minorités juive et tsigane et contre les antifascistes.

Après la guerre, en Moldavie et en Ukraine soviétiques, il y eut durant les années 1950 plusieurs phases de persécutions et de déportations ciblées contre la population roumaine moldave mises en œuvre par le NKVD[1].

Origines

Substrat religieux et linguistique

À la suite de la séparation des Églises d'Orient et d'Occident, le mishellénisme occidental s'élargit à tous les orthodoxes, dont les Valaques, englobés dans une vision péjorative du christianisme oriental rendu seul responsable du schisme, ce qui transparaît à travers les écrits de Hieronymus Wolf ou d'Edward Gibbon. On outre, la redécouverte au XIXe siècle en Occident de l'appartenance de la langue roumaine aux langues romanes, mais avec un superstrat grec, slave, magyar et turc vernaculaire, plutôt que latin savant entretenu par les clercs comme dans le cas des langues romanes occidentales, associe les Roumains (les rares fois où ils sont évoqués, toujours marginalement) plutôt aux restes oubliés d'un Bas-Empire décadent qu'à l'héritage prestigieux de Rome[2],[3]. Édouard Thouvenel, représentant la France à Constantinople, écrit : « l’Orient est un ramassis de détritus de races et de nationalités dont aucune n’est digne de notre respect »[4].

Le slavophilisme[5] ,[6] a lui aussi parfois contribué à diffuser une vision péjorative des Roumains, ni franchement latins, ni franchement slaves[7] ni part entière de l'Europe chrétienne, ni part entière de l'Empire turc mais tributaires de la « Sublime Porte » musulmane et situés comme un obstacle géopolitique sur la « route messianique de l'Empire russe vers la délivrance de Constantinople »[8].

Substrat politique ancien

Au XIXe siècle le printemps des peuples et les revendications politiques qui en découlant, suscitent naturellement des réactions hostiles auprès des chancelleries et des historiens des Kaisers autrichiens, des Tsars russes et des Sultans turcs. Les puissances ouest-européennes craignent que l'émancipation de l'Europe du Sud-Est ne déstabilise l'équilibre des Empires absolutistes dominant l'espace roumanophone : la Monarchie des Habsbourg, l'Empire ottoman et l'Empire russe. La presse ouest-européenne de l'époque crée alors la notion péjorative de « poudrière des Balkans » incluant les Roumains, selon laquelle ce ne seraient pas les rivalités des Empires et leurs compromis instables qui seraient dangereux pour la paix, mais l'aspiration à l'indépendance des « petites nations », ne pouvant être qu'inéluctablement pervertie en antagonismes nationalistes et irrédentistes[9],[10].

Aux XVIIIe – XIXe siècles, le mouvement d’émancipation roumain et ses manifestations politiques en 1784, en 1821 et en 1848 remettent en question l'ordre établi par les Empires de droit divin et suscitent des réactions diverses. Du côté français, au XVIIIe siècle, la constitution Marele Hrisov du hospodar Constantin Mavrocordato a été publiée in extenso dans le Mercure de France de juillet 1742 et la révolution de 1784 y a également été relatée en termes élogieux pour les insurgés. Des lettrés comme Émile Ollivier, Edgar Quinet et Élisée Reclus ont, vers le milieu du XIXe siècle, décrit le peuple roumain en termes sympathiques et, suivant le vœu des « éveilleurs de la nation » (deșteptătorii neamului), ont introduit dans le langage courant le gentilé « roumains », « roumaines », issu de l’endonyme de ces populations, à la place de Danubiennes, Valaques, Moldaves ou Moldo-Valaques[11].

En revanche, les réactions hostiles aux Roumains se multiplient dans les Empires voisins. Au début du XIXe siècle, Johann Christian von Engel (en) publie ses Histoires de la Moldavie et de la Valachie qui présentent les « valaques » comme un peuple primitif et fruste, et leurs anciens voïvodes comme des monstres assoiffés de sang (ce qu’Ármin Vámbéry, professeur à l’université de Budapest, transmettra à Bram Stoker qui le citera dans son roman Dracula en tant qu’Arminius Vambery[12]). La réputation des « valaques fourbes, voleurs et cruels », commune aux trois Empires, transparaît jusque dans l’œuvre de Sophie Rostopchine[13].

Pour délégitimer les revendications roumaines (autonomie ou union en un seul État), la propagande politique des trois Empires s'est efforcée de réfuter par la méthode hypercritique les affirmations des chroniqueurs tels Grigore Ureche (1590-1647), Miron Costin (1633-1691) ou Dimitrie Cantemir (1673-1723) et surtout les arguments des historiens roumains à propos de l’origine des roumanophones, pour nier leur ancienneté dans les territoires qu'ils habitaient[14]. L’emploi de la méthode hypercritique a produit une cartographie historique et des sources secondaires où les locuteurs des langues romanes orientales disparaissent au IIIe siècle pour réapparaître inexplicablement après un millénaire d'absence (pour celles, minoritaires, qui mentionnent les « principautés danubiennes ») voire après quinze siècles d'absence (pour ceux qui ne les mentionnent qu'au XIXe siècle, lorsqu'elles s'unissent pour former la Roumanie)[15],[16]. Selon ces thèses, Danube et Carpates étaient, avant le XIIIe siècle, d'infranchissables frontières pour les ancêtres des Roumains et pour eux seuls, alors que Goths, Avars, Slaves, Bulgares, Alains, Magyars, Pétchénègues, Coumans et Tatars les franchissaient aisément ; quant aux valachies médiévales, elles ne sont pour l'historiographie hongroise moderne rien d'autre que des exemptions de taxes accordées par les rois de Hongrie à leurs nobles pour défricher des terres royales avec des ouvriers agricoles valaques importés des Balkans[17]. Comme l'émergence aussi tardive d'un groupe de langue romane en Europe de l'Est semble inexplicable, Vladimir Jirinovski a émis à Sofia, en , l'hypothèse que les Roumains « sont un mélange de colons génois et de Tziganes danubiens qui a envahi et s'est approprié des terres appartenant légitimement à la Bulgarie, à la Hongrie et à l'Ukraine »[18].

  • Représentation du prince valaque Vlad Țepeș faisant un repas cannibale devant une « forêt de pals », tirée des chroniques de Brodoc (diffusées par les ennemis de ce prince)[19].
    Représentation du prince valaque Vlad Țepeș faisant un repas cannibale devant une « forêt de pals », tirée des chroniques de Brodoc (diffusées par les ennemis de ce prince)[19].
  • Caricature « Kleptoroumania » de 1913 dans le Punch : pendant la Deuxième guerre balkanique, le roi Carol Ier de Roumanie pointe son pistolet sur ses homologues Pierre Ier de Serbie et Constantin de Grèce en faisant les poches du roi Ferdinand de Bulgarie et en leur disant : Sires, je ne vais pas rester immobile et me contenter de voir dépérir ce gentleman !
    Caricature « Kleptoroumania » de 1913 dans le Punch : pendant la Deuxième guerre balkanique, le roi Carol Ier de Roumanie pointe son pistolet sur ses homologues Pierre Ier de Serbie et Constantin de Grèce en faisant les poches du roi Ferdinand de Bulgarie et en leur disant : Sires, je ne vais pas rester immobile et me contenter de voir dépérir ce gentleman !
  • Famille pauvre de Roumanie : image effrayant les occidentaux craignant d'être « envahis » et de devoir partager leurs acquis sociaux : en fait, rien ne prouve ni que cette cabane soit l'habitation de cette famille, ni qu'elle soit Rom, comme le dénonçait Nicolae Păun du Partida le Romenge (parti Rom)[20]: « si l'on est pauvre, si on a ou si l'on crée des soucis, on est Rom ; si tout va bien, non ».
    Famille pauvre de Roumanie : image effrayant les occidentaux craignant d'être « envahis » et de devoir partager leurs acquis sociaux : en fait, rien ne prouve ni que cette cabane soit l'habitation de cette famille, ni qu'elle soit Rom, comme le dénonçait Nicolae Păun du Partida le Romenge (parti Rom)[20]: « si l'on est pauvre, si on a ou si l'on crée des soucis, on est Rom ; si tout va bien, non ».

Substrat politique moderne

L’histoire du XXe siècle a, elle aussi, produit des réactions hostiles dans le contexte de la grande Dépression qui a attisé, en Roumanie comme ailleurs, le nationalisme. Comme ailleurs en Europe, celui-ci s’est teint de xénophobie, d'autant que les Roumains ont été, durant de longues périodes, asservis par des monarchies, des aristocraties et des bourgeoisies qui leur étaient étrangères (hongroises, turques, autrichiennes, russes…). Quant aux deux principautés roumaines, elles devaient verser un tribut élevé aux Ottomans pour rester dans le Dar el Ahd (« maison du pacte », en arabe : دار العهد) c'est-à-dire pour sauvegarder leur autonomie interne, à quoi s'ajoutaient la dîme versée par les serfs transylvains orthodoxes aux églises catholiques hongroises, et les redevances énormes versées par les monastères moldaves et valaques à ceux du Mont Athos et au patriarche de Constantinople pour maintenir l'orthodoxie face à l'Empire ottoman. La monarchie étant élective en Moldavie et Valachie, le souverain (voïvode, hospodar ou domnitor selon les époques et les sources), élu par et parmi les boyards, puis agréé par les Ottomans, devait, pour être nommé, régner et se maintenir, acheter l'appui des partis de boyards et des puissances voisines, hongroise, habsbourgeoise, russe et surtout turque de sorte que, pour rembourser ses dettes, il devait affermer des grands domaines agricoles (moşii) et des offices moldaves et valaques à des financiers étrangers, allemands, arvanites, ashkénazes, levantins, phanariotes, romaniotes ou séfarades qui exploitaient durement les masses paysannes. Par conséquent, la majorité roumaine a longtemps été moins favorisée socialement, économiquement et culturellement que les minorités, liées aux classes dominantes des Principautés roumaines ou des Empires voisins et à leur essor économique ; la seule minorité encore moins favorisée que la majorité roumaine, était celle des Roms[21],[22].

Rendant compte de la jacquerie paysanne roumaine de 1907, la presse de l'époque et les exégèses ultérieures présentent trois interprétations :
# l'approche communiste en fait une « révolution prolétarienne contre l'ordre aristocratique de la monarchie roumaine », thèse adoptée dans le film Ciulinii Bărăganului de Gheorghe Vitanidis et Louis Daquin (1958) produit par la République populaire roumaine qui présente le royaume de Roumanie non comme une jeune monarchie constitutionnelle en train d'émerger dans la modernité, mais comme un véritable bagne médiéval où les aristocrates roumains s'amusaient à tirer sur les insurgés comme à la chasse[23],[24];
# l'approche nationaliste, selon que le nationalisme est roumain ou autre, en fait soit un « sursaut de la nation roumaine surexploitée contre ses parasites »[25], soit le « pogrom d'un peuple illetré, intolérant, xénophobe et meurtrier contre les minorités du pays »[26];
# l'approche environnementaliste et sociologique en fait une révolte motivée principalement par la sécheresse, la disette et la désespérance, car les idées socialistes ou nationalistes, ne touchaient alors qu'une minorité de paysans. Mais cette troisième approche est minoritaire et n'a en rien atténué la roumanophobie suscitée par les récits médiatiques de la violence tant des insurgés que de la répression[27].

Les historiens modernes, surtout austro-hongrois, allemands, russes et soviétiques affirment à la suite d'Ernest Gellner que le mouvement d’émancipation roumain n'a pas « spontanément exprimé »[28] mais « artificiellement généré » l'identité roumaine dans un processus analogue au Risorgimento générant l'identité italienne[29],[30] et l'associent, dans des contextes polémiques, à une forme de fascisme[31], voire de nazisme[32].

Des auteurs comme Leon Volovici attribuent des idées fascistes et antisémites à l'ensemble de la classe intellectuelle roumaine des années 1930[33] mais l'existence des antifascistes comme Tudor Arghezi ou Mihail Sadoveanu n'y est pas évoquée. L'historien Nicolae Iorga s'opposa avec force à la Garde de Fer fasciste, la qualifiant de « honte de la Roumanie moderne, meute de brutes assoiffées de haine et de violence » : il fut assassiné en 1940 par cette organisation. Il est néanmoins analysé, lui aussi, comme un « idéologue antisémite » et comme un « inspirateur du fascisme roumain » parce qu'à ses débuts il collabora avec Alexandru C. Cuza qui écrit : « La nationalité est la force créatrice de la civilisation humaine, la civilisation est la force créatrice de la nationalité ». Les deux publièrent des articles dans les journaux Semănătorul (« Le Semeur ») et Neamul Românesc (« La Nation roumaine ») qui diffusaient des slogans populistes comme « La Roumanie aux Roumains, rien qu'aux Roumains, et à tous les Roumains », mais Iorga prit ensuite ses distances alors qu'A. C. Cuza et les fascistes formulèrent un programme d'action mêlant populisme et antisémitisme : « 1. L'union de tous les Roumains. - 2. Le relèvement de la classe paysanne par l'accession à la propriété et aux droits politiques. - 3. La solution du problème juif »[34]: cela ne fait pas de Iorga leur inspirateur. Selon l'historien Traian Sandu, chercheur à l'université Sorbonne-Nouvelle, Nicolae Iorga adhérait au socialisme chrétien-démocrate de 1919[35], mais pour crédibiliser leurs propres idées, A. C. Cuza et Corneliu Codreanu, leader de la Garde de Fer, en attribuaient la paternité à Iorga, beaucoup plus estimé et connu qu'eux, alors qu'en réalité, ce dernier était un nationaliste modéré soutenant le Carlisme et la lutte antifasciste de ce régime[36].

Le point de vue selon lequel l'identité roumaine serait indissociable de l'antisémitisme est diffusé par plusieurs autres exégètes de la Shoah en Roumanie[37],[38],[39] et, bien sûr, par l'extrême-droite roumaine (3% aux élections européennes de 2024)[40]. L’historien Neagu Djuvara a estimé dans une conférence de l’institut Erudio le 11 novembre 2009 à Paris, que la « nazification systématique de l'identité roumaine » « empêche la catharsis qui susciterait l’horreur chez les jeunes générations et les inciterait à prendre des moyens pour que cela ne recommence pas, et génère de nouvelles formes de xénophobie, car le jeune lecteur se trouve accusé et culpabilisé d’être antisémite par le seul fait d’être né roumain, ce qui ne l’incite pas à ressentir de l’empathie pour les victimes, et pourrait le pousser à adhérer aux fantasmes des bourreaux » ; il ajoute que « si l’on appliquait cette position à la France, il faudrait considérer Gobineau, Maurras, Darnand, Doriot et le régime de Vichy comme indissociables de l’identité française ».

En Allemagne, le livre du général Johannes Frießner : Batailles trahies, la tragédie de la Wehrmacht en Roumanie paru en 1956[41] relate la volte-face de la Roumanie passant dans le camp Allié en comme une « trahison » confirmant les vues de Johann Christian von Engel sur la « fourberie atavique » des Roumains. La contribution du pays du côté Allié ne figure pas dans les sources secondaires[42], et les rares fois où la résistance anti-totalitaire contre le régime communiste de Roumanie est présentée, c’est comme un mouvement « nationaliste et fasciste »[43],[44], alors que 65 % des résistants étaient des paysans pauvres sans étiquette, 15 % provenaient des partis communiste et socialiste, 11 % des partis démocratiques de centre-droit d'avant-guerre et seulement 9 % de la mouvance fasciste et légionnaire[45],[46].

Les Roms roumains en particulier sont l'objet de phobies séculaires et de caricatures racistes, en Roumanie même, mais aussi à l'étranger comme en témoignent les déclarations contraires à la réalité[47] et violant la Convention européenne des droits de l'homme[48] de certains dirigeants français (voir plus bas « par pays »). Des défenseurs de la cause des Roms comme Ian Hancock et ceux qui l’utilisent comme source ont aussi pu prendre des positions roumanophobes en assimilant la servitude personnelle appelée robie[49] à l’esclavage[50], et en illustrent leurs ouvrages[51], par des affiches[52] apocryphes comme celle annonçant la vente d’un « lot » de robs Roms en 1852 et omniprésente sur Wikipédia[53].

Tout cela donne des Roumains l'image d'un peuple surgi illégitimement de nulle part, ayant envahi des terres ne lui appartenant pas, voleur, cruel, brutal, fourbe, intolérant, esclavagiste et antisémite : une image faite d'amalgames historiques et de préjugés médiatiques où s'entremêlent des mythes comme le « voleur de poules »[54], l'« homme au couteau entre les dents »[55], « Dracula » (mythe qui n'est d'ailleurs pas roumain[56],[57],[58]), le maréchal fasciste Antonescu (le « Pétain roumain », comme il se définissait lui-même[59]), la Shoah (qui occulte l'histoire des Juifs en Roumanie, si ancienne et si riche), Ceaușescu (souvent présenté comme un dictateur nationaliste, alors qu'il était communiste et que la dictature avait commencé bien avant son accession au pouvoir), ses orphelinats et la misère d'une partie de la population (dont certains Roms nomades, traditionnellement chiffoniers et recycleurs, alors que la majeure partie de ceux-ci est sédentaire, économiquement et culturelllement intégrée et n'émigre donc pas)[60].

Depuis que les Roumains peuvent voter librement, cette image roumanophobe est réfutée dans les urnes. Le plus haut score jamais atteint par le parti de la Grande Roumanie de Corneliu Vadim Tudor, parfois surnommé le « Le Pen des Carpates », a été de 33,17 % en l'an 2000, mais avant et après ce pic, consécutif à une crise économique (entre 1991 et 1996 les prix ont été multipliés par 2400 et la BNR finit par émettre des coupures de un million de lei soit environ 27 euros), les partis conservateurs et nationalistes roumains ensemble plafonnent à moins de 10%[61],[62],[63].

En décembre 2006, soit 16 ans après la fin du régime communiste, la Fondation pour une Société ouverte avait publié un sondage (« Roumanie : le fantôme du communisme lutte jusqu’à la dernière minute », sur http://www.roumanie.com, ) indiquant que les Roumains considèrent le communisme réel, tel que le pays l'a connu, comme :

  • 12 % - une bonne idée aux conséquences globalement positives ;
  • 41 % - une bonne idée mal appliquée aux conséquences globalement négatives (53 % considèrent donc le communisme comme une bonne idée) ;
  • 34 % - une mauvaise idée aux mauvaises conséquences ;
  • 13 % - autre chose ou ne sait pas.

Par pays

France

La criminalité internationale de la pègre roumaine n'est pas spécifique à celle-ci, qui n'a de monopole sur aucune activité criminelle en particulier. Par ailleurs, le pourcentage de délinquants parmi les Roumains équivaut à celui des autres pays de niveau socio-économique comparable[64]. Mais aucune loi française n'interdit les propos, dessins ou sketches roumanophobes, de sorte que le cinéaste Cristian Mungiu a pu être représenté par Les Guignols de l'info en mendiant harcelant Steven Spielberg, le Petit Journal de Canal + a pu affirmer que Mungiu « n'a pas gagné mais volé sa Palme d'or en 2007 puisqu'il est roumain »[65], la tenniswoman Simona Halep a été représentée par Charlie hebdo en ferrailleuse prête à recycler sa coupe gagnée à Roland-Garros[66],[67], la gendarmerie nationale elle-même a titré une parodie d'Astérix et Obélix « Ils sont filous ces Roumains ! » pour se féliciter d'avoir arrêté deux délinquants venus de Roumanie[68] et même des hommes politiques comme Nicolas Sarkozy alors président de la République[69], Manuel Valls alors ministre[70], le député Éric Ciotti[71] ou encore Claude Guéant en 2010 ne s'en sont pas privés, ce dernier affirmant que les Roumains « sont responsables d’une délinquance très forte, souvent très violente […] augmentant la délinquance de 259 %. […] En deux ans, la délinquance roumaine en France, pas la délinquance des Roms, la délinquance roumaine, a été multipliée par 2,5 ». Les statistiques ethniques étant interdites en France[72], Guéant appuie son affirmation sur une donnée partielle et approximative que Libération rectifie, en précisant que la source ne concerne que l'agglomération parisienne, qu'elle incrimine des « Roms étrangers » sans prouver leur appartenance ethnique ni préciser de quel pays ils sont issus, et qu'une augmentation de 259 % équivaut à une multiplication par 3,5[73].

Pays-Bas

Le parti d'extrême droite Parti pour la liberté (PVV) a lancé un site Web pour recueillir des dénonciations contre des ressortissants polonais, roumains et bulgares vivant aux Pays-Bas[74]. Les dénonciations consistent en des concurrences sur le marché du travail, et autres, avec le slogan : « Est-ce qu'ils vous causent des problèmes ? Ou avez-vous perdu votre emploi au profit d'un Polonais, d'un Bulgare, d'un Roumain ou d'un autre étranger venu d'Europe centrale ou orientale ? Nous serions ravis de vous entendre », provoquant ainsi des tensions entre les Néerlandais et les citoyens d'autres pays européens exerçant leur droit conventionnel à la liberté de mouvement.

Royaume-Uni

En 2013, l'ambassadeur de Roumanie au Royaume-Uni, Ion Jinga, a protesté contre une série d'articles roumanophobes dans une partie des médias britanniques, dépeignant les émigrants roumains comme des « envahisseurs », des « criminels abusant des avantages sociaux », et les impliquant dans le fraude à la viande de cheval de 2013 (qui, en fait, était partie du grossiste néerlandais Draap Trading). Jinga a donné une série d'interviews dans les journaux, la radio et la télévision britanniques, présentant son point de vue sur la valeur professionnelle des émigrants roumains et leur contribution à l'économie britannique[75],[76],[77]. Il a alors reproché à Nigel Farage de l'UKIP d'inciter à la roumanophobie[78].

En 2013, le Daily Express a lancé une « croisade » contre les nouveaux migrants européens de Bulgarie et de Roumanie. L'article, publié le 31 octobre, déclarait que « la Grande-Bretagne est pleine et en a marre. Rejoignez aujourd'hui votre croisade Daily Express pour arrêter un nouveau flot de migrants roumains et bulgares ». Nigel Farage a déclaré qu'il avait signé la pétition et a exhorté les autres membres de l'UKIP à faire de même[79].

Serbie

Les Roumains citoyens serbes vivant en Voïvodine sont très bien représentés au niveau provincial malgré (ou « en raison », selon l'associationdes Roumains de Serbie[80]) leur faible nombre : environ 30 000 personnes soit 1,5% de la population de la province d'environ 2 millions. Dans cette province autonome multiethnique, le roumain est l'une des six langues officielles. Cette minorité fait l'objet d'accord bilatéraux trensfrontaliers profitant aussi à la minorité serbe du Banat roumain[81]. En revanche, leurs 140 000 homologues de l'est de la Serbie centrale (principalement dans la vallée de Timok et autour de Branicevo) n'ont pas les mêmes droits linguistiques et il n'y a pas d'accord bilatéral car le nombre de Serbes sur la rive roumaine du Danube, au nord des Portes de Fer, en Olténie, est insuffisant. À Negotin, la porte de la station de télévision locale en langue roumaine a été vandalisée par le graffiti « Napolje Rumuni, Srbija » soit « Serbie, vire les Roumains »[82].

Les « Timochènes » (Timoceni, Roumains de la vallée du Timok)[83] parlent la même langue (le daco-roumain) que celle parlée plus au nord, en Roumanie, mais ne sont pas recensés comme Roumains : ils sont comptés parmi les Serbes (et ne figurent donc plus sur les cartes linguistiques postérieures à 1950) et sont connus sous le nom de « Valaques serbes » (Српски Власи en serbe) : les autorités yougoslaves, puis serbes sous les gouvernements nationalistes, ont poursuivi une politique de « déroumanisation »[84],[85],[86] avec une interruption de courte durée en 2002[87]. Les anciens recensements serbes d'avant le communisme comptaient jusqu'à près de 160 000 Roumains : le recensement de 1895 comptait 159 510 Roumains[88] et celui de 1921 comptait 150 098 Roumains. Le recensement communiste de 1953 trouvait 198 793 « Valaques » et depuis, pour éviter des soucis avec les autorités, environ 40 000 de ces personnes se déclarent, sur les formulaires de recensement, comme appartenant à l'« ethnie valaque », les autres se déclarant « serbes » ou bien « serbes de langue valaque » lorsque le recensement comporte une rubrique « langue maternelle » séparée de la rubrique ethnie (националност en serbe)[89].

Suisse

En 2009, l'Union démocratique du centre (UDC) de droite a mené une campagne anti-immigration contre les immigrés Roumains et les Bulgares, distribuant et affichant des banderoles dépeignant les citoyens de ces pays comme des « corbeaux »[90].

Union soviétique, Moldavie, Transnistrie

En Moldavie sous domination soviétique, alors que les Russes, les Ukrainiens ou les Bulgares de Moldavie pouvaient culturellement se référer respectivement à la culture russe, ukrainienne ou bulgare par-delà les frontières de la République, la majorité autochtone pour sa part n'avait pas le droit de se référer à la culture roumaine sous peine d'être accusée de « menées antisoviétiques » et de « nationalisme bourgeois »[91] (bien que la Roumanie fusse, elle aussi, un pays communiste satellite de l'URSS)[92]. La majorité indigène ne pouvait se référer qu'à sa culture strictement locale limitée par les frontières de l'URSS, ce qui lui conférait une identité moldave fictive doublement absurde[93] : elle n'incluant pas les non-Moldaves de la République dont l'attachement au pays était ainsi découragé alors que l'URSS se targuait d'être une « fédération multiethnique » (многонациональная федерация)[94] et lui donnait le sentiment que la République soviétique était constituée non « pour » elle, mais « contre » elle, alors que l'URSS se targuait de pratiquer une « discrimination positive » préservant la culture et la langue des peuples non-russes[95].

Ce sentiment était renforcé par les déportations : selon les données des recensements, de 1940 à 1950 la région a perdu un tiers de sa population, passant de 3 200 000 personnes selon le recensement roumain de 1938, à 2 229 000 selon le recensement soviétique de 1950 : ainsi 971 000 personnes ont disparu en dix ans soit 140 000 Allemands de Bessarabie déportés en vers l’Allemagne en application du Pacte germano-soviétique ; 120 000 Moldaves (en majorité roumanophones, mais aussi des « Russes blancs ») déportés par les Soviétiques entre le et le (dans la seule nuit du , 13 470 familles, comprenant 22 648 personnes, dont approximativement deux tiers de femmes et enfants)[96] ; 230 000 Juifs ont été soit massacrés par le régime du maréchal Ion Antonescu, soit ont fui vers l’URSS et ne sont jamais revenus, qu’ils s’y soient établis ou qu’ils y aient été rattrapés par la Wehrmacht puis tués par les Einsatzgruppen ; 250 000 Moldaves roumanophones ont été déportés par les soviétiques entre 1944 et 1948[97],[98] ; 150 000 personnes sont mortes entre 1946 et 1947 à la suite de la famine provoquée par les réquisitions soviétiques[99],[100] ; 11 324 familles sont déportées au Goulag dans la nuit du 5 au 6 juillet 1949 et les nuits suivantes, en majorité sur critère religieux (popes, « vieux-croyants », églises néo-protestantes, catholiques)[101]. En 1950 de tous ces « indésirables » ou « nuisibles » déportés hors du pays, 49 000 étaient encore en vie sur les lieux de leur déportation[102].

En Moldavie soviétique, le mouvement local pour les droits de l'homme se manifeste entre 1969 et 1971 par l’apparition d’un « Front patriotique » clandestin créé par des jeunes intellectuels à Chișinău, qui rassemble plus d’une centaine de membres luttant pour le respect par l’URSS des accords d’Helsinki. En , Iouri Andropov, chef du KGB, fait arrêter trois des chefs du Front patriotique, Alexandru Usatiuc-Bulgar, Gheorghe Ghimpu et Valeriu Graur, de même qu’Alexandru Soltoianu, chef d’un mouvement clandestin similaire en Bucovine du Nord, qui seront condamnés à de longues peines de Goulag. Le mouvement moldave pour l'émancipation a constamment été perçu et décrit par les forces politiques et médiatiques pro-russes de Moldavie comme un « complot antisoviétique », bien que ces dissidents n'étaient pas opposés à l’URSS, mais au totalitarisme qui y prévalait, comme le note le Pierre Manent : « ils demandaient le respect d'un certain nombre de principes élémentaires, principes du reste que ledit régime a souvent inscrits dans sa Constitution. De son côté, le régime soviétique, tout en emprisonnant ou déportant les dissidents, ne peut guère se déclarer officiellement hostile aux droits de l’homme. De sorte que pays démocratiques et communistes signeront les accords d’Helsinki dont le troisième volet comporte l’affirmation d’un certain nombre de droits fondamentaux comme celui de la libre circulation des personnes »[103]

Pendant et depuis la dislocation de l'URSS, en république de Moldavie devenue formellement indépendante, le mouvement unioniste en Moldavie et Roumanie cherche à sortir ce pays de la sphère d'influence russe, s'opposant ainsi au nationalisme russe qui cherche à l'y maintenir[104] : c'est pourquoi ce mouvement unioniste, et plus généralement les mouvements pro-européens qui soutiennent le rapprochement de la Moldavie avec l'Union européenne[105],[106], ont constamment été qualifiés par les pro-russes héritiers de l'URSS, d'« agitation nationaliste entretenue par l'impérialisme roumain, lui-même marionnette de l’impérialisme occidental »[107].

En Transnistrie, territoire séparatiste sous protection russe issu des conflits post-soviétiques, que le droit international considère comme une partie de la Moldavie, mais que celle-ci ne contrôle pas, la situation de la population roumaine a fortement empiré depuis la guerre du Dniestr, obligeant environ 1 000 Roumains à fuir la région. Bien que la proportion de Roumains en Transnistrie soit de 31,9 %, le roumain n'est jamais utilisé en public par les citoyens, mais seulement par les officiels dans leurs discours, lorsqu'ils veulent démontrer que leur État est pluraliste et démocratique[108].

Les écoles en langue roumaine représentaient environ 11% du nombre total d'écoles en Transnistrie. Elles sont obligées d'enseigner uniquement l'écriture cyrillique et d'utiliser des manuels scolaires conçus à l'époque soviétique. Jusqu'à la crise scolaire de 2004, six écoles ont été autorisées à enseigner en roumain en utilisant l'alphabet latin ; après 2004 il en resta quatre et après 2014, deux.

Dans l'orphelinat de Tighina, des enfants roumains de retour de vacances ont trouvé l'orphelinat fermé à clé par la police. Après avoir passé une nuit à l'extérieur, ils sont entrés de force dans le bâtiment et ont dû y rester sans eau ni électricité pendant plusieurs mois, jusqu'à ce que les gouvernements moldave et roumain et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) fassent pression sur les autorités de Tiraspol pour une résoudre le problème. Des parents roumains ont été arrêtés ou licenciés en raison de leurs opinions favorables à l'intégration de la Transnistrie dans la légalité moldave et internationale et de leur détermination à maintenir leurs enfants dans des écoles de langue roumaine[109].

Voir aussi

Articles connexes

Références

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  27. L'étude des documents d'époque depuis 1989 que la recherche historique est libre, montre que des paysans affamés ont tué quelques « arendaches » (arendași : « affermeurs ») et usuriers (cǎmǎtari) surpris en leurs bureaux, sans se soucier de leurs origines ou religions, qui étaient diverses, parfois juives en Moldavie, surtout dans le nord (par exemple, l'« arendache » Moïse Fischer exploitait, en 1904, 236,863 hectares soit 2 368 km2 de domaines latifundiaires appartenant à onze familles aristocratiques dont la famille princière Sturdza, soit la superficie moyenne d'un județ, ensemble surnommé „Fischerland” et comprenant le domaine de Flămânzi où la jacquerie débuta), mais pas en Valachie (voir Alexandru Gabriel Filotti, (ro) Frontierele românilor, Vol II, Chap. IV sur le Wikisource roumain). Par ailleurs, la jacquerie n'a entraîné qu'un sixième des paysans, car les villages n'étaient pas tous pauvres : beaucoup n'appartenaient pas à des domaines aristocratiques et n'avaient pas affaire aux « arendaches », et depuis la réforme agraire de 1864, voulue par Alexandre Jean Cuza, ceux ayant appartenu aux monastères (dont les domaines étaient immenses) avaient été émancipés : leurs habitants possédaient leur terre un commun et vivaient en autarcie, ne payant que de faibles taxes à l'État (voir Daniel Chirot et Charles Ragin, (en) « The Market, Tradition and Peasant Rebellion : The Case of Romania in 1907 » in : American Sociological Review, Vol. 40, n° 4, août 1975, pp. 428-444, publié par l'American Sociological Association). L'insurrection n'a d'ailleurs pas mobilisé seulement des paysans, mais aussi des dockers des ports danubiens ou maritimes par où les grains étaient exportés, la Roumanie étant alors une importante exportatrice de céréales : c'était une grande source de devises pour l'état et pour les « arendaches », les affréteurs et les armateurs (voir (ro) Răscoala de la 1907, atrocități și manipulare - « La jacquerie de 1907, atrocités et manipulations » - [4]).
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  96. Nikolaï Féodorovitch Bougaï, (ru) K voprosu o deportacii narodov SSSR v 30-40ch godakh (« Sur la déportation des peuples d'URSS dans les années 1930-1940 »), rev. Istorija SSSR n° 6, Moscou 1989.
  97. Nikolaï Théodorovitch Bougaï, Informations des rapports de Béria et de Krouglov à Staline, éd. de l’Acad. de sciences de Moldavie nr. 1, Chișinău, 1991.
  98. Nikolaï Théodorovitch Bougaï, Déportation des peuples de Biélorussie, Ukraine et Moldavie, éd. Dittmar Dahlmann et Gerhard Hirschfeld, Essen, Allemagne, 1999, p. 567-581.
  99. Politique déjà appliquée en Ukraine voisine dans les années 1920-1930 (Holodomor) : (ro) M.P. Colț, Foametea în Moldova, 1946–1947 (« La famine en Moldavie »), coll. "Documente", ed. Știința, Chișinău 1993
  100. (ru) M.P. Kolts, Golod v zapadnii Ukrainii 1946–1947 (« La famine en Ukraine occidentale »), à compte d'auteur, Kiev et New York 1996.
  101. Conformément au décret no 1290-467cc du Bureau politique du Comité central du Parti communiste de l'Union soviétique, le NKVD effectue l'opération „Ioug” (« Sud ») consistant à arrêter, embarquer dans plusieurs dizaines de trains de marchandises et milliers de camions puis déporter vers la Sibérie et le Kazakhstan environ 81 000 personnes en environ une semaine : Nikolaï Théodorovitch Bougaï 1991. p. 567-581 et Informations des rapports de Béria et de Krouglov à Staline, éd. de l’Acad. de sciences de Moldavie nr. 1, Chișinău, 1991 ainsi que Déportation des peuples de Biélorussie, Ukraine et Moldavie, éd. Dittmar Dahlmann et Gerhard Hirschfeld, Essen, Allemagne, 1999, p. 567-581.
  102. N. T. Bougaï 1991, Op. cit.. pp. 567-581.
  103. Pierre Manent, Cours familier de philosophie politique, Gallimard, Tel, rééd. 2008, page 164.
  104. Julien Danero Iglesias, « Nationalisme et pouvoir en République de Moldavie » in : Le Monde diplomatique d'avril 2015, éditions de l’Université de Bruxelles 2014, 240 pages, [23].
  105. « Les Vingt-Sept accordent à l'Ukraine et la Moldavie le statut de candidat à l'Union européenne », sur Le Figaro, (consulté le )
  106. « Les 27 États-membres accordent officiellement à l'Ukraine et la Moldavie le statut de candidat à l'UE », sur BFMTV (consulté le )
  107. Laurent Lagneau, « Guerre en Ukraine : La Russie accentue sa pression sur la Moldavie », dans Zone militaire du 23 février 2023 - [24].
  108. (ru) ОГЛАШЕНЫ ПРЕДВАРИТЕЛЬНЫЕ ИТОГИ ПРИДНЕСТРОВСКОЙ ПЕРЕПИСИ НАСЕЛЕНИЯ.
  109. OSCE report about Romanian language in Transnistria
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