Théorème des trois cercles de Hadamard

En analyse complexe, le théorème des trois cercles de Hadamard est un résultat sur le comportement d'une fonction holomorphe sur une couronne.

Énoncé

Soit f une fonction holomorphe sur l'ouvert C = { r e i θ ( r , θ ) ] r 1 , r 2 [ × R } {\displaystyle C=\{r\mathrm {e} ^{\mathrm {i} \theta }\mid (r,\theta )\in ]r_{1},r_{2}[\times \mathbb {R} \}} et continue sur son adhérence C ¯ {\displaystyle {\overline {C}}} .

On pose : M : r sup θ | f ( r e i θ ) | {\displaystyle M:r\mapsto \sup _{\theta }|f(r\mathrm {e} ^{\mathrm {i} \theta })|} .

Alors ln(M(r)) est une fonction convexe de ln r.

C'est-à-dire : r ] r 1 , r 2 [ ln ( r 2 r 1 ) ln M ( r ) ln ( r 2 r ) ln M ( r 1 ) + ln ( r r 1 ) ln M ( r 2 ) {\displaystyle \forall r\in ]r_{1},r_{2}[\quad \ln \left({\frac {r_{2}}{r_{1}}}\right)\ln M(r)\leq \ln \left({\frac {r_{2}}{r}}\right)\ln M(r_{1})+\ln \left({\frac {r}{r_{1}}}\right)\ln M(r_{2})} .

De plus, si f(z) n'est pas de la forme A zB, alors ln(M(r)) est une fonction strictement convexe de ln r.

Démonstration

Le résultat peut se déduire du théorème des trois droites de Hadamard[1].

On pose g : z f ( e z ) {\displaystyle g:z\mapsto f(\mathrm {e} ^{z})} et m : s sup | z | = e s | f ( z ) | {\displaystyle m:s\mapsto \sup _{|z|=\mathrm {e} ^{s}}|f(z)|} .

On a donc : s ] ln r 1 , ln r 2 [ m ( s ) = sup θ | f ( e s + i θ ) | = sup θ | g ( s + i θ ) | {\displaystyle \forall s\in \left]\ln r_{1},\ln r_{2}\right[\quad m(s)=\sup _{\theta }|f(\mathrm {e} ^{s+\mathrm {i} \theta })|=\sup _{\theta }|g(s+\mathrm {i} \theta )|} .

Or g est holomorphe sur B = { x + i y ( x , y ) ] ln r 1 , ln r 2 [ × R } {\displaystyle B=\{x+\mathrm {i} y\mid (x,y)\in \left]\ln r_{1},\ln r_{2}\right[\times \mathbb {R} \}} et continue sur B ¯ {\displaystyle {\overline {B}}} .

Donc, par le théorème des trois droites de Hadamard, m est logarithmiquement convexe.

Or m = M ∘ exp, donc ln(M(r)) est bien une fonction convexe de ln r.

Histoire

John Edensor Littlewood donna en 1912 l'énoncé et une démonstration du théorème[2] mais ne l'attribua à personne en particulier, le considérant comme un théorème bien connu. Harald Bohr et Edmund Landau l'attribuèrent à Jacques Hadamard, qui l'avait énoncé en 1896, sans toutefois publier de preuve[3].

Annexes

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Hadamard three-circle theorem » (voir la liste des auteurs).
  1. (en) David C. Ullrich, Complex Made Simple, vol. 97, AMS, coll. « Graduate Studies in Mathematics », , 489 p. (ISBN 978-0-8218-4479-3 et 0-8218-4479-2, lire en ligne), p. 387.
  2. J. E. Littlewood, « Quelques conséquences de l'hypothèse que la function ζ(s) de Riemann n'a pas de zéros dans le demi-plan Re(s) > 1/2 », Comptes rendus de l'Académie des sciences, no 154,‎ , p. 263-266.
  3. (en) H. M. Edwards, Riemann's Zeta Function, Dover Publications, (ISBN 0-486-41740-9), section 9.3.

Bibliographie

(en) Edward Charles Titchmarsh, The Theory of the Riemann Zeta-Function, Oxford, Clarendon Press, , chap. 14

Lien externe

(en) « Proof of Hadamard three-circle theorem », sur PlanetMath

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